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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie du 18ème dimanche du Temps Ordinaire │Année B│2018

La semaine dernière nous avons était témoins du miracle de la multiplication des pains, par lequel Jésus nourrit une foule et nous donne un signe de l’incommensurable amour de Dieu qui prend soin de ses enfants dans les moindres détails et qui nous invite à garder la confiance ! Aujourd’hui, la liturgie inaugure ce long discours du Christ sur le pain de vie. L’extrait de l’évangile de Jean est mis en parallèle avec ce texte du livre de l’Exode où Dieu donne à manger à son peuple qui est dans le désert. Dans les deux cas nous avons une foule. Dans la première lecture, nous avons ce peuple qui a quitté l’esclavage en Egypte mais qu’à la première difficulté dans le désert regrette ce pays car là-bas ils avaient du « pain à satiété ». Dans l’évangile, nous sommes au lendemain de l’épisode de la multiplication des pains. La foule, voyant que Jésus et les disciples n’étaient plus là, est parti à leur recherche et les ont trouvés de l’autre côté de la rive. Voyant Jésus les gens ont demandé quand était-il arrivé là ?

Cette question va engendrer une réponse étonnante de la part du Christ. En effet, il dira : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. » Jésus est conscient que les gens sont venus le chercher à nouveau à cause de ce qu’il les a donnés plutôt qu’à cause de ce qu’ils ont vu. Et le Seigneur sait que l’œuvre la plus importante n’est pas de s’arrêter sur ce qui a été fait, mais de s’arrêter sur qui il est. Et il est celui qui a été envoyé par le Père. Il est la véritable nourriture, le véritable pain qui rassasie. Et ceci va bien au-delà du sacrement de l’Eucharistie.

Lorsque nous pensons à Jésus comme pain de vie, nous associons tout de suite à l’Eucharistie, ce qui est, bien sûr, normal. Mais Jésus va bien au-delà de ça, il va jusqu’à cette invitation qu’il nous adresse, et qu’il s’agit de tout d’abord, croire ! Le premier aspect du pain de vie est la foi. C’est par elle que nous pouvons entrer dans le mystère d’un Dieu qui se donne jusqu’à se faire nourriture. Cela dépasse notre entendement, mais nous sommes invités à le voir avec les yeux de la foi ! Recevoir l’Eucharistie ne change rien si nous n’avons pas cette certitude que ce que nous recevons c’est le corps du Christ. Comme, ne pas la recevoir, ne change rien si nous n’avons pas cette certitude que je ne la reçois pas, parce que c’est le corps du Christ, dans les deux cas, c’est un acte de foi que nous sommes invités à poser. L’Eucharistie n’est pas une récompense ni une obligation pour que je sois un catholique accompli. Et c’est bien pour cela que ça me fait mal au cœur lorsque je vois des chrétiens qui communient et, sans aucune raison, partent tout de suite après la communion, comme si celle-ci n’était, justement, qu’une espèce de récompense hebdomadaire.

L’Eucharistie est un don ! Parce que Jésus est un don qui se donne à nous, il est notre véritable nourriture, et il se donne, effectivement, par le pain et le vin consacrés. Mais il se donne aussi par sa Parole, il se donne à chaque fois que nous posons un acte animé par ce que nous sommes : des femmes et des hommes renouvelées par l’amour de Dieu. Mais est-ce que nous nous laissons renouveler par lui ? Aujourd’hui, nous sommes, nous aussi, une foule, rassemblée autour du Christ. Une foule qui connait ses miracles, ses histoires, sa vie, mais est-ce que nous sommes une foule que, telle celle de l’évangile, s’arrête au signe, ou sommes-nous une foule qui croit, tout simplement, que Jésus est notre nourriture car il est notre vie ?

Laissons résonner dans notre cœur cette Parole du Christ et qu’elle puisse nourrir notre semaine : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Et, dans le Christ, ayons le désir de ne former qu’un seul et même corps !

(Ex 16, 2-4.12-15 ; Ps 77 (78) ; Ep 4, 17.20-24 ; Jn 6, 24-35)

 

 

 

 

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