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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour le Vendredi Saint |Année C|2019

Hier soir nous avons fait mémoire de la dernière cène de Jésus avec ses disciples. C’était la première partie de ce tableau qui nous est donné à contempler pendant ces 3 jours. Aujourd’hui nous suivons le Christ pendant sa passion. Et il nous est donné de contempler le mystère de la croix.

Quelle drôle de façon de célébrer ! Mais le mystère de la croix c’est le mystère de nos vies ! Tout à l’heure nous allons entendre : « Voici le bois de la Croix, qui a porté le salut du monde. » Et nous allons répondre : « Venez, adorons ! » Et l’un après l’autre, nous irons saluer la croix qui nous sera présentée. Mais pourquoi ? La croix n’est-elle pas le signe de la souffrance et de la mort ? N’est-elle pas le lieu du supplice ? N’est-elle pas le signe de l’abandon ? Pourquoi lui donner une place d’honneur ? Oui, elle est tout cela, mais elle est aussi le lieu de la solitude de Dieu face à l’humanité. Elle est le lieu où Dieu embrasse toutes nos solitudes. En « portant lui-même sa croix » le Christ nous a permis de changer notre regard. Il porte lui-même sa croix pour que nous puissions porter la notre avec Lui. La croix que nous vénérons est devenue le signe de l’Espérance. Le signe de la Victoire de la vie sur la mort. Le signe de l’amour extrême de Dieu pour nous. Car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »

En contemplons la croix, nous pouvons entendre cette question de Jésus « qui cherchez-vous ? » Et laisser résonner en nous une réponse. Qui cherchons-nous lorsque notre croix à nous est lourde et douloureuse ? Qui cherchons-nous lorsque nous avons l’impression d’être abandonnés, seuls ? Qui cherchons-nous lorsque Dieu se fait silence ?  Ce geste extrême de Jésus nous aide à resignifier les événements que nous traversons. La mort n’est plus la fin, car il y a l’espérance de la résurrection. La souffrance n’est plus vaine, car nous pouvons y trouver un sens. La Croix doit être contemplée avec ce regard déjà tourné vers le tombeau vide. Car du mystère de l’incarnation jusqu’à celui de la passion, mort et résurrection du Seigneur, Dieu nous révèle qu’il a voulu partager notre existence, jusqu’à ce qu’elle a de plus douloureux. Être chrétien ce n’est pas faire l’apologie de la souffrance. Personne n’aime souffrir et nous ne sommes pas fait pour cela. Mais notre souffrance peut trouver un sens si nous la vivons unis au Christ. Il a partagé nos douleurs et nos souffrances pour que nous sachions que Dieu est présent au cœur même de toutes les dimensions de notre existence. Se savoir aimés par un Dieu qui est allé jusqu’à donner sa vie pour nous c’est se savoir soutenu et accompagné dans les moments les plus difficiles que nous avons à traverser.

Dieu a porté lui-même la croix pour que nous puissions porter les nôtres avec lui. Et dans notre cœur resplendi aussi le mystère de la croix car ce mystère là nous révèle la puissance de Dieu. Cherchons le Christ. « Voici le bois de la Croix, qui a porté le salut du monde. » Voici le signe de l’amour suprême de Jésus pour chacun de nous ! « Venez, adorons ! » Car la croix qui resplendi dans le monde est celle qui nous indique que la vie, pour plus difficile que cela puisse nous paraître, la Vie prend toujours le dessus. La vie a toujours le dernier mot !

(Is 52, 13 à 53, 12 ; Ps 30 ; Hb 4, 14-16 ;5, 7-9 ; Jn 18, 1 à 19, 42)

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