Homélie du 2ème dimanche de l’Avent | Année B | 2023/24

Is 40, 1-5.9-11; Ps 84; 2P 3, 8-14; Mc 1, 1-8

Dimanche dernier nous avons entendu cette invitation de Jésus à être vigilants et cette affirmation du prophète « c’est toi, Seigneur, notre Père. » Aujourd’hui nous sommes invités à contempler deux figures importantes et un lieu précis. Les figures, Isaïe et Jean Baptiste. Le premier, le prophète qui annonce la délivrance. Le deuxième, celui qui présente celui « baptisera dans l’Esprit Saint. » Et ce qu’il y a de commun entre l’un et l’autre, le désert.

Nous pouvons interpréter le désert de plusieurs manières. Dans le monde biblique le désert est le lieu de la rencontre. Mais avant d’arriver à cette idée, nous pouvons aussi nous questionner, pour chacun de nous, ce qu’est le désert. Spontanément nous dirions que c’est un lieu aride, hostile, un lieu où nous sommes confrontés à nous-mêmes avec une solitude certaine. Mais il peut être aussi le lieu de la contemplation, de la transformation, de la connaissance de soi. Dans tous les cas, il a quelque chose à nous dire. Et ce n’est pas par hasard si c’est justement la notion de désert qui nous est donnée comme lieu de la révélation de Dieu et de la mission du prophète. Parce que tout cela est inclus.

Le lieu physique du désert, peut être une image, un symbole, d’une réalité tout autre, cette fois-ci spirituelle qui rejaillit dans notre vie humaine : Notre cœur. Bien souvent, il est un peu comme le désert. Tantôt le lieu de la rencontre, tantôt celui de la sècheresse. Parfois le lieu de l’attente, et à d’autres moments, le lieu de la solitude. Et nous sommes alors confrontés à nous-mêmes. Et c’est là que la Parole de Dieu vient nous aider à avancer, grandir, vivre et comprendre la promesse du Seigneur. Entrer dans une attente pleine d’Espérance. Car il est NOTRE DIEU. Il est le berger qui fait paître son troupeau. Il est celui qui prend soin.

Dieu se donne et accompli ses promesses. Et le prophète est celui qui est chargé de rappeler cela. Il est chargé de témoigner à temps et à contre temps cette vérité. Mais il ne peut en témoigner que si, lui-même, le prophète, fait l’expérience de cette rencontre profonde avec le Seigneur ;

Par quel désert sommes-nous entrain de traverser, où nous ne nous sentons peut-être pas capables d’avancer. ? Et c’est là où nous sommes invités, paradoxalement, à nous mettre en route. A témoigner. A devenir prophètes à notre tour ! C’est là où nous sommes invités à faire notre, la parole de Jean Baptiste « voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi. » Et cette certitude nous procure l’espérance que tout désert devient le lieu de la rencontre véritable car celui vers qui nous allons, et qui vient à notre rencontre, est plus fort que nous. Il est le Dieu de la promesse. Le Dieu miséricordieux. Le Dieu qui nous attend. Le temps de l’Avent est le temps de la promesse, le temps de la prophétie, le temps du témoignage. Et témoigner lorsque le jardin est fleuri c’est chose simple, nous sommes invités à témoigner lorsque nous traversons le désert. Car nous témoignons de l’Espérance et de ce que nous avons déjà reçu. Nous témoignons de la présence de Dieu, par son Fils, dans notre vie ! Puisse ce temps de l’Avent être pour nous une occasion de nous rappeler que nous sommes prophètes, chacun de nous. Invités à partager la vie du Christ autour de nous. Et ainsi, rendre les cœurs qui nous entoure plus apaisés, non parce que nous sommes dans l’abondance, mais parce que nous sommes témoins de l’Espérance. La vraie, celle qui console, qui relève, qui redonne sens à chaque instant que nous traversons. Dans les déserts de notre vie, préparons le chemin du Seigneur !