Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE BLOG DU PERE EMMANUEL

homélies dominicales et d'autres réflexions

2ème dimanche du Carême | Année C | 2025

Lorsque nous lisons certains passages de l’Ancien Testament nous pouvons être parfois choqués, surpris. Il n’est pas rare que nous nous disions que ces passages sont imagés, ou une sorte d’allégories pour nous faire voir quelque chose d’autre. C’est un peu ce que nous pouvons dire de ce passage du livre de la Genèse. Dieu avait-il besoin de ces sacrifices pour prouver son attachement à Abraham ? Certainement pas. Mais Abraham, lui, en avait besoin. Il avait besoin de voir l’action de Dieu pour croire en sa promesse. Le même arrive à la Transfiguration : Jésus est parti prier, il a pris avec lui 3 de ses disciples. Jésus n’avait pas besoin de montrer qui il était, mais les disciples avaient besoin de savoir qui était cet homme qui les avait appelés. Ils avaient besoin d’être rassurés dans leur foi. Mais au-delà du besoin des disciples, ce que nous témoignons ici c’est que Dieu veut que nous fassions partie de son projet. Et le projet de Dieu est un projet de vie. Et lorsque Dieu passe dans notre vie, lorsque nous lui laissons agir véritablement, il nous recrée.

Le chemin du carême est un chemin de re-création, un chemin vers une vie nouvelle. Tous nos efforts, nos sacrifices, et même toutes les frustrations que nous pouvons vivre de ne pas arriver comme l’on voudrait, sont pour nous une manière d’entrer dans cette nouvelle création à laquelle le Seigneur nous invite. Il connait nos attentes, nos difficultés. Il connait nos peurs, nos désirs les plus profonds ; il veut faire alliance avec nous, mieux que ça, il veut que nous adhérions à l’alliance établie par son propre Fils qui s’est donné à chacun.

Dans ce chemin du carême nous sommes parfois comme Abraham. Nous voulons que le Seigneur nous donne des signes, qu’il nous montre clairement que ses promesses vont être accomplies. Et nous risquons de tomber dans cette relation du donnant-donnant (si je vois, s’il me donne, je crois) alors que nous sommes invités à entrer dans une relation de confiance car il nous a donné la preuve la plus grande de son amour : le don de son propre Fils. Et dans cette relation, nous pouvons être surpris, comme les disciples.

Nous aimerions être sur cette montagne pour que le Seigneur se manifeste à chacun de nous tel qu’il est. Pour que nous disions nous aussi : « il est bon que nous soyons ici… » Et il est bon d’être avec le Seigneur, il est bon d’avoir ces moments où nous sentons sa présence. Mais la foi ne se résume pas à cela. Elle ne se résume pas aux manifestations extraordinaires du Seigneur ; la foi est aussi la traversée du désert. Mais une traversée féconde.

Je disais que nous sommes sur un chemin de re-création. Nous pouvons nous questionner : sur ce chemin, quelles sont les « collines » qui nous aident à vivre la foi et à rencontrer de manière particulière le Seigneur ? Mais quels sont aussi les déserts que nous traversons et qu’est-ce qui nous nourrit pendant cette traversée ?  Comment nous cherchons Dieu et comment nous nous laissons transformer par sa présence ? « Nous avons notre citoyenneté dans les cieux », certes, mais nous sommes en pèlerinage sur cette terre, traversons-la en faisant confiance et dans l’Espérance car le Seigneur la traverse avec nous.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :