5 Mars 2025
J’ai préparé hier les cendres que nous allons recevoir tout à l’heure. Et ce geste, qui en soi est assez simple, m’a beaucoup touché. En les préparant, j’ai commencé à penser à chacun de nous, chacun de vous. Et je me suis dit que ces petites branches ont été témoins, au long de toute cette année, de vos joies, vos peines, vos combats. Elles ont été témoins de vos rêves, vos réussites, vos questionnements, vos défaites. Elles étaient là, discrètes, voire oubliées, mais elles étaient là ! Et lorsque je les ai préparées pour qu’elles deviennent des cendres, je me suis rendu compte que tous ces petits morceaux venant de plusieurs foyers, allez devenir une seule et même chose, et qui allait, par la suite, devenir signe. Signe et invitation ! Signe de notre appartenance au Christ ; et invitation pour que nous puissions grandir dans notre relation avec lui. Mais aussi signe de notre communion, de notre unité ; et une invitation à grandir ensemble, avancer ensemble vers le Christ.
Tous ces rameaux devenues cendres, déposée sur notre front, nous rappellent aussi que nous sommes invités à arpenter le chemin de la conversion, le changement du cœur, et aucun chemin n’est difficile si nous sommes accompagnés. Et le carême c’est bien cela : un chemin que nous commençons ensemble, accompagnés par le Christ, pour grandir dans notre capacité à prier, aimer et à nous donner.
L’une des grandes questions que nous nous posons au début du carême c’est : comment bien le vivre. Et nous découvrons que nous pouvons être assez créatifs. Et souvent, à la fin, nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir réussi comme l’on voudrait. Alors, comment bien vivre le carême ? Simplement. En manifestant que nous appartenons au Christ et que nous faisons partie de son corps, qu’est l’Eglise. En reprenant cet évangile que nous venons d’entendre et en mettant au cœur de notre vie la prière, le jeûne et la pratique de la charité. Nous ne sommes appelés à faire de l’extraordinaire, mais à faire le mieux possible l’ordinaire qui nous est donné. Comment prier ? Si nous ne le savons, Jésus nous l’a enseigné. Comment jeûner ? Ne cherchons pas des pratiques impossibles ni étranges. Mais faisons ce que l’Eglise nous demande. Et comment vivre la charité ? En aimant, concrètement, dans les petites choses.
Nous allons vivre le rite de l’imposition des cendres et entendre encore une fois cette parole : « convertissez-vous et croyez à l’évangile. » Le signe qui sera posée sur nous nous rappelle à la fois notre finitude et notre espérance car il nous rappelle que sans Jésus nous ne pouvons rien faire.
Nous ne commençons pas un temps triste, mais nous nous mettons en route pour redécouvrir la joie de la résurrection. Et le Christ chemine avec nous. Et si au cours de l’année nous l’avons peut-être oublié, tels les rameaux, que Jésus était avec nous, ce temps privilégié du carême est pour nous une occasion de rendre sa présence « plus présente ».