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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour la Fête de la Sainte Famille│Année C│2018

Nous voilà face à l’histoire de deux familles, avec la mise en lumière de la réaction des deux mères. D’un côté, Anne, qui a prié pour avoir son fils, Samuel. Et qu’en guise d’action de grâces, l’offre pour le service de Dieu, au Temple. De l’autre côté, Marie. Qui elle, n’a absolument rien demandé ! Mais elle a répondu « oui » au projet de Dieu. Et avec son fils et son mari, au Temple, elle est confrontée encore une fois au mystère de Dieu.

Lorsque Marie et Joseph reviennent et retrouvent Jésus trois jours après leur départ du Temple, nous pouvons nous rendre compte qu’ils « ne sont pas encore sur la même longueur d’ondes : le reproche affectueux de Marie, encore tout émue de l’angoisse de ces trois jours se heurte à l’étonnement tout aussi sincère de son fils : « comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. [1]» Et nous sommes face au mystère dévoilé : Jésus est le Fils du Père. Il s’affirme clairement comme le Fils de Dieu. Et ce n’est pas qu’un titre. C’est une réalité. Et pour lui c’est tellement évident que sa réponse à ses parents semble nous faire dire qu’ils devraient déjà le savoir. Mais non, Marie est étonnée, et Joseph, en silence. Et nous pouvons, chacun de nous, être désarçonnés par les mystères de Dieu. Quelle est donc notre réaction ? Vouloir tout savoir et maîtriser, ou entrer dans la confiance ?

C’est une invitation à la confiance que l’évangile nous fait aujourd’hui. En gardant dans son cœur tous ses événements, Marie fait preuve de confiance et d’abandon. Elle renouvelle son « oui ». Et elle nous invite à entrer dans cette démarche nous-mêmes lorsque nous sommes, nous aussi, un peu perdus, lorsque nous avons l’impression d’être dans le brouillard. Entrer dans la confiance pour avancer.

Ce qui nous est donné de contempler ici c’est une mère affligée pour son enfant « disparu », des parents inquiets pour un enfant qui a décidé (apparemment) de ne faire qu’à sa tête. Mais nous avons aussi un acte de foi. Non, tout n’est pas compréhensible, mais tout peut être mis entre les mains de Dieu. Et lorsque nous sommes dépassés par les événements, nous pouvons nous arrêter, regarder ceux qui nous entourent et nous dire que nous ne sommes pas seuls.

Lorsque dans nos relations et dans nos familles nous connaissons des difficultés, des épreuves, lorsque nous sommes désarçonnés par les évènements qui nous dépassent, nous sommes invités à entrer dans l’espérance, à faire confiance. Eh oui, c’est plus simple à dire qu’à le faire. Et c’est pour cela que nous avons besoin des uns et des autres, de cette famille qu’est notre famille ecclésiale. Que nous puissions mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ, Fils de Dieu, « et nous aimer les uns et les autres comme il nous l’a commandé. »

(1Sm 1, 20-22.24-28; Ps 83; 1Jn 3, 1-2.21-24; Lc 2, 41-52)


[1] THABUT. Marie-Noëlle. L’intelligence des Ecritures 5. Année C. Dimanches du temps privilégié. Artège. 2012. Page 111.

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