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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie du 2ème dimanche de Pâques | Année B | 2024

|Ac 4, 32-35 ; Ps 117 ; 1Jn 5, 1-6 ; Jn 20, 19-31|

Le thème qui est au cœur de ce que nous est présenté ce dimanche est la question de la foi. Croire, ne pas croire. Croire, mais si je le vois et si je le touche. Croire, mais pour quoi ?

La communauté de croyants apprenait à vivre ensemble, d’après ce que nous avons vu dans la première lecture. Nous avons cette belle formule « la multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme. » Avant, dispersés, maintenant, unis. Et pourquoi ? Parce qu’ils partageaient la même foi. La deuxième lecture nous affirme que « la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. » Quelle victoire ? Celle de Jésus. La victoire de la vie sur la mort ! Et l’évangile nous donne ces deux apparitions de Jésus à une semaine d’intervalle.

Nous voyons ici plusieurs facettes de la foi. La foi qui rassemble, la foi qui encourage, la foi qui donne de l’assurance. Mais nous voyons aussi le doute. Celui de Thomas. Il est une espèce de porte-parole qui exprime ce que nous-mêmes ressentons parfois. Combien de fois nous ne sommes pris par le doute, par l’incertitude, par notre incapacité de croire que Jésus est là ? N’oublions pas que pour Thomas, ce qu’il a entendu, concernait quelqu’un qu’il avait vu mourir. Comment se peut-il alors que les autres l’ai vu vivant ? Il est donc tout à fait normal qu’il se dise « si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Et Jésus lui donne du temps. Ce n’est que 8 jours après que Thomas aura sa réponse. Et ce temps est important ! Nous sommes souvent pressés, nous avons hâte que Dieu se manifeste dans notre vie pour nous donner les réponses qu’on souhaite. Pendant ses 8 jours Thomas a dû vivre avec la grande question : est-ce vrai ? Est-il vraiment apparu ? Pendant toute la semaine il a vu la joie de ses compagnons sans vraiment comprendre. Notre chemin de foi a aussi besoin du temps de la maturation pour nous aider à passer de ce qui peut nous toucher, faire ressentir, et entrer dans la foi telle qu’elle doit être : la certitude d’une présence discrète qui chemine avec nous !

Thomas a eu ce temps de maturation, d’attente, de questionnements. Et ce temps lui a permis de professer sa foi lorsque Jésus est apparu 8 jours plus tard. Il n’a pas demandé de toucher ni les mains, ni les pieds, ni le côté de Jésus, il a simplement reconnu qui était là devant lui : son Seigneur et son Dieu. Et voilà une autre facette de la foi : savoir reconnaitre. Parce que, à un certain moment, il faut oser croire !

Et Jésus savait que d’autres Thomas allait venir, que d’autres allaient certainement douter… et il rappelle que le plus noble n’est pas celui qui croit parce qu’il a vu, mais justement le contraire. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Sur quoi repose notre foi ? Qu’est-ce qui la nourrit et la fait vibrer ? Nous n’avons peut-être pas le même avantage que Thomas. Mais nous avons le témoignage de ceux dont la vie a été transformée parce qu’ils ont laissé le Christ prendre sa place. Il est temps d’entrer dans cette foi authentique qui reconnait véritablement que le Christ est notre Seigneur, notre ami, notre compagnon de route ! Et que nous pouvons aussi lui dire « mon Seigneur et mon Dieu. »

 

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