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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie du 32ème dimanche du temps Ordinaire

 

 

Je crois que nous sommes plusieurs à nous demander lorsque nous entendons cette parabole : mais pourquoi les 5 jeunes filles qui avaient de l’huile n’ont pas donné un peu à celles qui n’en avaient plus ?

 

Je me suis moi-même posé cette question pendant presque 3 jours… et la réponse est une évidence : parce qu’il y a des choses que les autres ne peuvent pas faire à notre place.

 

Nous sommes ici dans une parabole, il faut donc essayer de voir plus loin, de lire entre les lignes. Que veut nous dire le Christ lorsqu’il compare le Royaume des Cieux au comportement de ses 10 jeunes filles ?

 

Tout d’abord il est intéressant de voir le choix des chiffres : 10, pourquoi 10 ? Ca aurait pû être 8, 15… mais il dit bien 10 ! Dans la Bible, le chiffre 10 symbolise l’ordre parfait et la responsabilité de l’homme envers Dieu. Une responsabilité est un engagement solennel, c’est se porter garant de quelque chose.

 

Dans cette parabole, l’Epoux est, bien sûr, le Christ. Nous sommes alors face à cet indice qui nous pose la question : « ou on en est, justement, dans notre relation avec l’époux, avec le Christ ? Où en sommes-nous dans notre engagement vis-à-vis de lui ?

 

Mais le Christ va plus loin. Parmi les jeunes filles, 5 étaient prévoyantes et 5 insouciantes. Un autre chiffre, un autre indice.

 

Le chiffre 5 est celui de la grâce divine et de la faiblesse humaine face à sa responsabilité ! Et voilà, nous y sommes ! Toutes les jeunes filles se sont « assoupies », toutes les 10 n’ont pas réussi à veiller pour attendre l’époux ! Toutefois, 5 parmi elles se sont préparés pour une éventuelle « surprise ». Dans ce cas, le retard de l’époux ! Et c’est là le cœur même de la parabole : nous pouvons vivre, bien sûr, le temps présent qui est le nôtre mais ce temps présent doit préparer notre avenir !  Notre foi doit être tournée vers quelque chose de plus grand, de plus beau : la rencontre avec le Christ. Et cette rencontre exige une attente… de la patience et de la persévérance.

Nous sommes appelés à vivre dans cette attente de sa venue, vivre dans cette Espérance qui nourrit l’instant présent, pas pour l’enfermer en lui-même mais pour nous ouvrir sur cette perspective de la venue de l’époux, la venue du Christ.

 

Dans notre vie de foi nous pouvons parfois nous « assoupir », nous endormir même (rappelons-nous les disciples qui se sont endormis alors que Jésus priait avant la passion) il se peut que nous nous endormions parfois dans notre relation avec le Seigneur mais il nous appelle à rester vigilants, à prévoir. Et cela, personne ne peut faire à ma place ! Et s’il nous appelle c’est parce que nous sommes capables !

 

Personne ne peut aimer à ma place, personne ne peut croire à ma place… personne ne peut attendre à ma place, ni persévérer ! C’est bien pour cela que dans la parabole les 5 jeunes filles prévoyantes ne donnent pas de l’huile aux cinq autres. Et vous remarquerez que ces dernières n’insistent pas ! Elles essayent, au contraire, de rattraper leur erreur ! Et justement, il ne s’agit pas de « rattraper » quelque chose, mais de faire du « nouveau », d’apprendre avec ce qui nous a échappé, par manque d’attention, peut-être, et renouveler son engagement, prendre en main sa responsabilité ! Recommencer son histoire avec l’Epoux, avec le Seigneur.

 

Que veut nous dire le Christ lorsqu’il compare le Royaume des Cieux au comportement de ses 10 jeunes filles ? Il nous demande de « veiller », d’être attentifs, de vivre cette expérience selon laquelle mon aujourd’hui est la préparation de mon éternité ! Il veut que nous choisissions Lui et que ce temps d’attente soit un temps pour grandir dans la confiance!

 

Nous allons bien nous « assoupir » de temps en temps dans cette longue marche, mais comme dans toutes les marches que nous faisons, il s’agit de bien préparer son sac ! Ne rien oublier et vivre un certain paradoxe : « prévoir » l’imprévu ! Dans cette marche vers le Seigneur et cette attente, préparer notre sac c’est fréquenter sa Parole, être attentif à ce qu’il peut me dire, vivre des sacrements que je peux recevoir et entrer dans une attitude de vouloir faire du « nouveau » et quitter notre envie de vouloir rattraper les choses car Dieu ne rattrape pas les choses, Dieu sauve !

 

(Sg 6, 12-16 ; Ps 62 ; 1Th 4, 13-18 ; Mt 25, 1-13)

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