Homélies et autres réflexions
21 Juillet 2018
Nous venons d’entendre dans l’évangile le début de l’activité missionnaire des disciples. Ça faisait déjà un petit moment que Jésus avait appelé les 12 et là il les envoie. Jésus les envoie deux par deux après les avoir enseignés, accompagnés et vécu avec eux. Et en les envoyant, il leur donne 3 consignes importantes : ils doivent être deux par deux, ils ne doivent apporter que le strict nécessaire et ils ne doivent pas avoir peur des refus ni des persécutions. Nous sommes ici tout de suite après l’épisode de Nazareth où Jésus a dit que le prophète « n’est méprisé que dans son pays ». Les apôtres devaient avoir alors cet événement bien frais dans leur tête. Mais il était temps pour eux de se mettre au travail.
Ils allaient deux par deux. Il y avait une coutume juive selon laquelle un témoignage ne pouvait être recevable que s’il y avait au moins 2 personnes. En partant en mission les apôtres allaient témoigner de l’amour et du pardon de Dieu mais au retour, ils allaient aussi se témoigner les uns aux autres (ils faisaient peut-être des relectures de leur mission) Mais cela nous donne aussi à voir que la « mission » ou « l’évangélisation » n’est pas une affaire individuelle… mais cela relève tout d’abord du témoignage. Ce n’est pas mon petit truc à moi, mais c’est quelque chose qui s’intègre dans une réalité beaucoup plus grande, qui nous dépasse. Nous avons à la vivre ensemble. En Eglise et en lui faisant confiance. Faire confiance à l’Eglise c’est se laisser accompagner, former, intégrer et se laisser envoyer. Nous ne nous donnons pas notre propre mission. Nous la recevons et nous sommes envoyés. Lorsque nous nous accaparons une mission nous ne faisons plus Eglise, au contraire, nous faisons notre propre volonté ! Et aucune mission n’est porteuse de fruits si elle ne naît pas de cette rencontre avec le Seigneur. Et cela parce que nous n’annonçons pas une idée ou un mode de vie, mais nous annonçons une personne qui est capable de changer nos vies.
Evangéliser c’est annoncer l’amour et le pardon de Dieu. En soi, tout cela est bon et beau. Mais pourquoi alors il y du refus ? Parce que bien souvent nous sommes un peuple à la nuque raide et aussi nous nous faisons bien souvent une fausse image de Dieu. Dieu ne s’impose pas à nous. C’est pour cela que Jésus nous invite à tout simplement ne pas nous imposer. « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Dieu ne veut pas que nous l’imposions aux autres, mais que par notre témoignage nous puissions alors être, pour ce monde, des prophètes qui annoncent cette Espérance dont les cœurs de nos contemporains sont assoiffés. Et le premier témoignage que nous pouvons donner est celui-ci : un corps qui ne fait qu’un, même s’il y a plusieurs sensibilités, histoires, expériences. Le premier témoignage que nous pouvons donner est justement celui d’un peuple capable de former un seul corps, en ayant cette certitude que celui qui nous rassemble c’est le Christ.
(Am 7, 12-15 ; Ps 84 ; Ep 1, 3-14 ; Mc 6, 7-13)