Homélies et autres réflexions
15 Août 2018
Si on devait choisir un mot pour définir cette fête de l’Assomption de la Vierge, ce serait le mot joie. La liturgie de la parole, de la première lecture jusqu’à l’évangile, a comme toile de fond cette joie qui est expression de la présence même de Dieu et de sa fidélité vis-à-vis de ceux qui osent lui faire confiance.
Tout d’abord, il y a la joie de la foi. Oui, croire n’est pas quelque chose de triste. La foi nous donne de vivre dans une certaine joie qui n’est, en aucun cas, une fuite de la réalité ni quelque chose d’austère. Croire c’est l’expression de la confiance que nous faisons en un Dieu qui nous accompagne, en un Dieu qui nous écoute, mais qui ne cède pas à nos caprices. La joie de la foi c’est la capacité de voir le réel, ce qui nous entoure, malgré, parfois, la laideur apparente, avec un regard d’espérance. Capable d’attendre ! Et nous avons alors une deuxième sorte de joie, la joie de l’attente. Dans un monde qui va bien trop souvent trop vite, la Parole de Dieu vient nous rappeler qu’il y a une certaine joie à attendre. Attendre l’arrivée de quelqu’un que nous aimons, attendre une bonne nouvelle, attendre l’accomplissement d’une promesse. Et c’est justement cette joie là qui a porté la Vierge Marie. Car elle savait que Dieu est fidèle et que sa promesse s’accomplirait. Elle savait que même si certaines choses la dépassaient, faire confiance c’est aussi savoir attendre ! Et cette attente mène à une autre sorte de joie : la joie de la rencontre !
La rencontre que nous avons vu dans cet évangile, entre Marie et Elisabeth. C’est la rencontre de deux croyantes qui attendaient que Dieu se manifeste dans leurs histoires et la manière que ce Dieu-là a choisi de le faire était la plus bouleversante possible : ce n’était pas dans une armée, ni quelque chose qui pourrait montrer une puissance destructible, mais Dieu s’est manifesté dans un petit enfant. Celui que Marie a porté dans son sein, celui qui est devenu un homme parmi les hommes pour élever les hommes jusqu’à Dieu. La joie de la rencontre entre Marie et son fils Jésus. Et la joie de la rencontre entre Jésus et chacun de nous !
L’assomption de la Vierge Marie c’est Marie qui est élevée jusqu’au ciel, après avoir vécu, dans sa chair et dans sa vie, les épreuves et les joies d’une femme, d’une fille, d’une mère. Mais surtout, l’assomption de Marie c’est l’accomplissement ultime de la promesse et de la fidélité de Dieu. Cette fidélité qui « s’étend d’âge en âge » car le Seigneur se penche sur chacun de ceux qui osent lui donner une place, je dirais même, le Seigneur vient à la rencontre de ceux qui osent lui donner une chance. Pourquoi sommes-nous venus ici aujourd’hui ? Qui sommes-nous venus rencontrer ? Quelle joie anime nos cœurs, même si parfois nos vies sont compliquées ? Osons faire monter vers Dieu nos prières, nos cris, nos silences. Croire c’est savoir que là où je ne peux plus, Dieu, Lui, il peut encore ! Nous posons bien souvent des ‘actes de doute,’ nous avons une grande facilité de remettre les choses en question, et si nous décidions de poser un acte de foi ? Et si nous décidions de voir la vie comme un don que nous avons reçu, appelé à quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus beau, en un mot, appelée à cette espérance transformatrice pour entrer davantage dans la joie de la foi, la joie de l’attente, la joie de la rencontre, et découvrir la joie de la fidélité de Dieu.
(Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab ; Ps 44(45) ; 1Cor 15, 20-27a; Lc 1, 39-56)