8 Décembre 2018
Dans l’agglomération de la ville de Recife, au Brésil il y un sanctuaire dédié à Notre Dame de la Conception. C’est dans un quartier populaire, sur une colline, et chaque année, environ 2 millions de personnes s’y rendent pour la fête du 8 décembre. J’ai toujours l’image des processions qui ont lieu pendant cette fête. Des personnes simples, pour la plupart, d’origine modeste, qui montent sur la colline avec des maquettes de maisons, des contrats de travail, des photos des êtres chers entre les mains… tout cela pour rendre grâce, ou pour supplier. Certains appellent ça la foi populaire, d’autres, la foi du charbonnier. Ce qui peut être bien vrai. Mais j’appellerai cela tout simplement « La Foi ». La foi simple, confiante. La foi qu’interpelle par ses petits gestes concrets qui manifestent la transformation opérée par Dieu dans le cœur de ses fidèles. La foi simple de gens qui voient en Marie la mère qui prend soin. La femme qui s’est donnée entièrement, l’enfant de Dieu qui est resté fidèle à son Oui !
Marie n’est pas une déesse ni au-dessus du Seigneur. Elle est celle qui nous rappelle que la relation avec Dieu passe par notre engagement libre, notre Oui, notre « me voici ! » Célébrer la Vierge Marie c’est célébrer d’abord et avant tout la fidélité de Dieu qui entend la plainte, la voix et les pleurs de son peuple. Ce Dieu qui n’est pas davantage un Dieu d’un groupe ou d’une sphère de la société, mais qui est un Dieu qui se donne à chacun. Un Dieu qui se donne par amour et miséricorde. Un Dieu qui se laisse toucher par nos petits gestes concrets de foi, manifestations de notre « me voici » qui doit parsemer le chemin que nous parcourons ensemble.
Oui, lorsque je vois des personnes qui viennent déposer une petite lumière, des personnes qui se mettent face à la statue de la Vierge pour confier ce qui est lourd à porter ou pour tout simplement dire « Merci Marie », j’y vois la manifestation simple d’une foi incarnée. J’y vois l’accomplissement des promesses de Dieu dans la vie de cette petite fille de Nazareth. J’y contemple, par ces gestes, la force d’un oui, celui de Marie, qui a été la porte d’entrée pour cette relation renouvelée entre l’être humain et son Dieu. Cette relation qui passe par Jésus, le Fils du très haut.
Nous sommes tous en procession dans notre histoire de vie. Nous sommes tous porteurs de cette capacité à se donner, à dire oui, à s’engager. Nous portons chacun de nous des joies et de peines dans notre cœur. Parfois, le chemin est difficile, la montée est rude. Mais le Seigneur est là. Et Marie, telle une mère, entend notre plainte, notre action de grâce. Elle prie pour nous et avec nous. Et la fidélité à son Oui, dans le passé, nous rassemble pour fortifier notre propre Oui, à nous, dans le présent. Pour nous permettre de voir notre avenir avec un regard plein d’Espérance.
Continuons ensemble notre marche. Osons partager nos actions de grâces mais aussi nos difficultés. Soyons une communauté capable de s’accueillir, de se donner. Capable de dire « voici la servante du Seigneur. »