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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour la solennité de l’immaculée Conception de la Vierge Marie|2019

Et Dieu a choisi une femme, parmi toutes les femmes, pour devenir la mère de son Fils. Dieu a choisi une femme, parmi toutes les femmes, pour devenir l’un de nous ! Dieu a choisi une femme pour faire entrer dans le monde, le salut !

La rencontre de l’ange avec Marie pourrait être considérée comme quelque chose en dehors de l’histoire. Et c’est bien pour nous montrer que c’est réel, que c’est existentiel, que l’évangéliste nous situe dans le temps et dans l’espace : « Le sixième mois… » nous découvrirons plus loin qu’il s’agit du sixième mois de grossesse d’Elisabeth. Nous voici donc dans le temps. Dieu quitte l’éternité pour entrer dans le temps, dans l’histoire. Cela se passe là, dans un lieu donné, Nazareth. Mais pour entrer dans l’histoire, il en faut des témoins, des personnes qui adhèrent à la cause et sont prêtes, si besoin, à en donner leur propre vie. Et le regard de l’ange croise celui de cette jeune fille. Ça y est, nous sommes dans le concret de l’histoire de l’humanité ! Et comme chacun de nous, pour exister de manière singulière, un prénom est nécessaire. Cette jeune fille s’appelle alors, Marie. Et le tour est joué, ou pas ! Il faut absolument son adhésion. Il faut absolument, son « oui ». Et elle le donne, comme preuve de confiance et d’abandon. Ce qui va se passer, la dépasse, peut-être. Mais si l’ange a dit que « rien n’est impossible à Dieu », pourquoi alors douter ? Pourquoi ne pas entrer tout simplement dans la confiance ? Et le « oui » de Marie devient l’anticipation du notre. « Et l’ange, la quitta » puisque Dieu est désormais en elle et avec elle. Pour être toujours avec nous.

Marie est l’anticipation de ce à quoi nous sommes tous appelés : d’abord à une réelle et profonde communion avec le Seigneur. Ensuite, à un don total de tout notre être à Dieu. Et enfin, à la capacité d’être face à Dieu sans honte ni à moitié caché mais pleinement présents. Et, si nous nous disons que c’était facile pour elle car elle a été conçue sans la marque du péché, et que pour nous c’est impossible. Nous avons bien tort ! Puisque par Jésus nous avons retrouvé notre dignité. Vu que par son amour nous sommes appelés à être immaculées. Et comme dans la rencontre entre l’ange et Marie, cela se passe dans l’espace et dans le temps. Ici et maintenant. Dans notre propre histoire personnelle d’Alliance avec le Seigneur. Il vient nous appeler par notre prénom, pour nous inviter à laisser sa grâce toucher notre blessure. Il nous invite à nous appuyer sur le « oui » de cette jeune fille, qui a donné ce qu’elle avait de plus précieux : son être propre !

Dans ce dialogue entre Gabriel et Marie se joue l’avenir de l’humanité, en Dieu. Comme l’ancien dialogue entre Eve et le serpent. Dans les deux cas il y a échange, questionnements, et décision. Dans un cas, nous entrons dans la mort, et dans l’autre, nous accédons à la vie ! Si par Eve, nous avons reçu la blessure du péché, par Marie, la nouvelle Eve, chacun reçoit la blessure salvifique de l’amour infini de Dieu pour nous. Et dans tout ce que nous traversons dans notre propre histoire, nous sommes invités à laisser notre regard croiser celui du Seigneur en nous rappelons que « rien n’est impossible à Dieu. »

(Gn 3, 9-15.20 ; Ps 97 ; Ep 1, 3-6.11-12 ; Lc 1, 26-38)

 

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