Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

homélies et autres réflexions

LE BLOG DU PERE EMMANUEL

Homélie pour la solennité de la Sainte Trinité |Année A |2020

La foi en la Trinité est au cœur même de notre vie de foi. Du jour de notre baptême, où nous entrons de manière particulière dans cette relation avec Dieu, jusqu’au jour de notre départ de la vie terrestre, nous jalonnons notre vie de foi par ce geste tout simple et en même temps, profond en signification : le signe de croix, pendant lequel nous disons « au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. »

Un geste qui peut devenir presque anodin, si nous ne sommes pas vigilants. Mais il n’est pas simplement un signe de reconnaissance entre nous. Il est le cœur, du cœur de notre foi. Je m’explique : le cœur de notre foi c’est cette annonce solennelle du projet de Dieu pour l’humanité, par son Fils : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » et nous proclamons que Jésus a vécu sa passion, qu’il est mort et qu’il est ressuscité, selon ce qui est dit dans l’Ecriture, pour nous sauver. C’est ce que nous appelons le kérygme chrétien. Le cœur de notre foi ! Mais qu’est-ce que c’est que le cœur du cœur de la foi ? C’est justement ce que la Trinité, Dieu en trois personnes, nous révèle : la relation ! La foi chrétienne est une foi, par-dessus tout, relationnelle, puisque c’est une foi incarnée. Qui passe par le corps, par notre existence, par notre vécu ! Donc, chaque fois que nous faisons le signe de croix nous proclamons aussi que nous sommes en relation. En relation avec Dieu mais aussi en relation les uns avec les autres.

Si la liturgie nous donne de vivre la Solennité de la Sainte Trinité après la Pentecôte c’est pour nous faire réaliser que le don de l’Esprit se vit dans l’unité. Cette unité où chacun doit trouver sa juste place. Aujourd’hui, en célébrons ce mystère insondable de la Trinité où chaque personne tient sa place au sein même de la relation, nous sommes invités, nous aussi, à revoir la qualité de nos relations mutuelles. Et ce qui va permettre l’unité c’est justement la reconnaissance, par chacun, de qui est l’autre. Autrement dit, il ne suffit pas de garder sa juste place. Il nous est nécessaire faire un pas de plus : oser la relation. Et cela nous donne une clé de lecture pour ce que Jésus dit dans l’Evangile sur le jugement. Effectivement, il ne vient pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé. Toutefois, il reste à sa juste place. Et si nous ne voulons pas entrer en relation avec lui, ce n’est pas lui qui nous juge. Il prend simplement acte de notre décision de croire ou pas, en lui. Parce que croire c’est entrer en relation. C’est faire confiance. C’est vouloir connaitre.

Nous traversons une période étrange. Vous devez d’ailleurs être fatigués d’entendre cette phrase. Mais cette période peut nous aider à entrer davantage en relation les uns avec les autres, et avec Dieu. Et en même temps elle peut nous apprendre à réajuster nos relations pour plus de vie. Ce que nous vivons nous oblige à être créatifs. Et qu’est-ce que c’est que le mouvement de l’amour si ce n’est qu’un mouvement de créativité ! Dieu est créatif ! Et il a voulu venir faire partie de notre vie. Il a voulu marcher avec nous. Et aujourd’hui il nous rappelle qu’il ne suffit pas simplement de vouloir. Mais qu’il nous faut oser entrer en relation. Et c’est cela qui nous permettra de vivre ce à quoi nous encourage Paul : « frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accords entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. »

(Photo: La Trinité. Charbon et feuille d'or sur papier. Romolo PICOLI RONCHETTI. Texas, USA)

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article