Homélies et autres réflexions
11 Octobre 2020
Voilà un texte d’évangile qui peut choquer à sa première lecture. Jésus compare le Royaume de Dieu à un roi qui invite des gens aux noces de son fils. Et au fil de l’histoire nous voyons défiler devant nous une succession de refus, de violence et de meurtre. Nous oublions aisément le côté festif de la comparaison et fixons notre attention justement sur ce deuxième aspect.
Mais l’exemple utilisé par Jésus n’est pas choisi au hasard. Les noces c’est un évènement très important : c’est l’union entre deux familles, la création d’un nouveau foyer et surtout, cette image du don de soi envers l’autre, entièrement. Et ici, les invités d’honneur déclinent l’invitation et ce sont des « inconnus », voire, ceux qui sont mis de côté, qui viennent à la fête. Il y apparaît deux éléments importants : 1/ comparer le royaume des cieux à une fête de mariage c’est rappeler qu’il est un don de Dieu, qui se donne entièrement. 2/ ce royaume n’est pas une récompense pour certains, ni une question de mérite. Le refus des premiers invités, n’arrêtent pas le projet du roi.
Pour autant, Jésus ne s’arrête pas là. Parmi ceux qui ont accepté l’invitation il y en a un qui attire l’attention. Celui qui n’était pas habillé pour la fête. Comment alors comprendre qu’il se fasse expulser alors que nous avons vu que la fête est ouverte à tous ? Jésus se serait arrêté sur quelque chose de si superflue qu’un vêtement ? La réponse est, bien évidemment, non ! Quel élément peut nous permettre de comprendre cette demande du roi ? Le silence de cet homme. Le roi demande : « mon ami, comment es-tu entré sans avoir le vêtement de noce ? » et il s’en suit, le silence. Non seulement, l’homme en question n’a pas fait un effort vestimentaire, mais en plus, il ne répond pas à la question. L’homme refuse d’entrer en relation.
L’habit de noces de tout chrétien est la relation intime que nous sommes appelés à avoir avec le Seigneur. Nous pouvons dire des belles phrases, connaitre par cœur la parole de Dieu, faire des bonnes actions à longueur de journées, mais si nous n’entrons pas dans une relation intime et véritable avec le Seigneur, c’est comme si nous n’avions pas le vêtement le plus important dans notre placard pour aller à une fête. Le royaume des cieux est donc la concrétude de notre relation avec le Christ. C’est ce vêtement là que nous recevons à notre baptême.
Ainsi, Jésus nous rappelle que nous aussi, nous devons apprendre à nous habiller. Pour certains, cela prend plus de temps, pour d’autres, ça va plus vite. Mais l’important c’est que notre cœur est appelé à être sans cesse « endimanché ». Nous sommes tous appelés ! Et le fait d’être élu dépendra de notre engagement sincère envers le Seigneur. C’est-à-dire, du fait que nous soyons prêt à vivre cette relation avec Jésus et à vivre de cette relation avec lui. Habiller son cœur par la prière, par la lecture méditative de la parole de Dieu, par la tendresse fraternelle, par la capacité à rendre grâce, dire merci. S’habiller pour accueillir le Christ qui se donne.
(Is 25, 6-10a ; Ps 22 ; Ph 4, 12-14.19-20 ; Mt 22, 1-14)