Homélies et autres réflexions
27 Mars 2021
Jésus est pour chacun de nous, je l’espère, non seulement un homme extraordinaire qui nous a appris à aimer et à nous donner, mais Dieu lui-même qui est venu nous rejoindre, dans les plus petits détails de notre vie, pour nous élever jusqu’à lui et nous faire participer de sa vie.
Nous avons nos rameaux entre les mains, ils sont, quelque part, aujourd’hui, signe de cette fierté que nous portons d’être chrétiens. Et lorsque je dis fierté ce n’est pas pour que nous nous sentions plus importants que les autres. Nous ne le sommes pas. Car la fierté d’être chrétiens doit se traduire dans notre vie par notre engagement envers l’humain, envers l’humanité. Un engagement qui ne condamne pas, mais qui prend soin, qui s’incline devant l’autre, qui se met au service. Car nous sommes disciples de celui qui a donné sa vie, par amour et pour l’amour. Par l’amour de notre amour ! Il a donné sa vie pour que nous ayons la vie. Nous le savons. Et si nous sommes ses disciples c’est pour que nous puissions aussi, à notre tour, « soutenir celui qui est épuisé. »
L’humanité entière traverse son chemin de croix depuis plus d’un an. Nous pouvons peut-être râler, juger les personnes, crier notre colère… mais nous devons surtout, envers et contre tout, nous devons être le signe visible dans ce monde blessé et malade, notre monde, nous devons être le signe visible d’une espérance qui nous dépasse, même si nous-mêmes, nous sommes fatigués. Nous sommes appelés à être ce Simon de Cirène qui aide Jésus à porter sa croix. Nous sommes appelés à être ce Pierre, qui pleurera son reniement, qui fera l’expérience de sa fragilité, de sa vulnérabilité. Mais qui se sait aimé ! Nous sommes appelés à être cette femme qui parfume les pieds de Jésus et que, par ce geste, manifeste combien Jésus est au centre de sa vie. Nous sommes appelés à être ce Joseph, qui prend soin du corps sans vie de Jésus, pour qu’il ait une sépulture digne. Nous sommes appelés à être les disciples de celui qui nous a montré que l’humanité est belle, avec ses blessures. Que l’humanité est belle, avec ses travers. Que notre humanité est appelée à entrer dans cette divinité à laquelle Dieu nous invite. Et si jamais ce que nous offrons c’est plutôt une image de Judas, qui trahi ; de la foule, qui condamne ; des disciples, qui s’endorment ; rappelons-nous que le Christ nous invite, toujours, à entrer dans son cœur. Il nous regarde, toujours, comme il a regardé Pierre. Il nous invite, toujours, à mettre nos pas dans ses pas. A le suivre. Il nous invite encore aujourd’hui, qui que nous soyons, là où nous sommes, il nous invite à lui donner une place privilégiée dans nos vies.
Que cette Semaine Sainte soit pour nous, une semaine de rencontre. La semaine de la rencontre. La rencontre avec le Christ, qui s’offre à chacun de nous. La rencontre avec nous-mêmes. Avec les autres. La rencontre avec ce Dieu qui transforme notre vie. Est-ce que nous, nous voulons nous laisser transformer. Vraiment ?