Homélie du 1er dimanche de l’Avent| Année B|2023/24

  Is. 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7 ; Ps 79; 1Cor 1, 3-9 ; Mc 13, 33-37

Nous voici au début d’une nouvelle année liturgique. Le temps de l’Avent est un temps privilégié qui nous aide à remettre de l’ordre chez nous, dans notre cœur. C’est un temps d’attente, nous le savons. Et nous savons aussi que c’est l’attente du Seigneur, qui est déjà venu mais qui reviendra. Tout cela, nous le savons. Alors, comment vivre ce temps privilégié ?

Les lectures qui ouvrent ce temps nous permettent de disposer notre cœur à ce nouveau cycle qui commence. La première expression qui nous est donnée à entendre est cette affirmation du livre du prophète Isaïe « c’est toi, Seigneur, notre père ; Notre-rédempteur depuis toujours… » Autrement dit, c’est Lui, le Seigneur, qui nous accompagne. Qui vient nous chercher. Qui vient à notre rencontre. Qui prend soin de nous. Et il est beau de commencer une nouvelle année avec cette vérité : le Seigneur marche avec son Peuple. Il se fait présent pour son Peuple. Et en étant présent pour son Peuple, il se fait présent à chacun de nous personnellement.

La question que nous pouvons nous poser en ce début d’année liturgique, c’est si nous voulons nous laisser modeler, nous laisser transformer. Être cette argile entre les mains du potier.

Nous sommes tous invités à entrer dans cette confiance et cette espérance qui nous est proposée pendant ce temps. Un temps de veille, comme nous le rappelle l’évangile. Mais ce n’est pas une veille passive, ou l’on s’assoit et attendons que les choses se fassent. Il s’agit d’une veille où nous sommes en mouvement, dont le premier des mouvements est celui d’aller à la rencontre du Seigneur. Et à partir de cette rencontre nous nous mettons en mouvement pour aller à la rencontre du monde, des autres, de notre Eglise.

Le temps de l’Avent nous aide à nous poser la question du vrai sens que nous voulons donner à notre vie. Ce qui est essentiel, important. C’est une nouvelle possibilité qui nous est donnée de pouvoir nous mettre à l’écoute du Seigneur, celui qui se donne sans cesse. Toujours avec cette confiance que ce qu’il désire c’est notre bien ! Mais c’est aussi, si jamais nous nous sommes éloignés, le temps du retour. Revenir vers le Seigneur. Tourner vers lui notre cœur. Car il se présente à chacun de nous comme celui qui se laisse toucher, aimer. Comme celui qui désire notre compagnie, notre présence. Mais ce temps peut être aussi un temps pour nous débarrasser des idées que nous nous faisons de Dieu. Idées reçues ou créées par nous-mêmes. C’est le temps de redonner à Dieu la place qui lui revient !

Le Christ nous rappelle que nous ne pouvons pas tout maîtriser, que nous ne pouvons pas tout savoir. Son invitation à « veiller » est une invitation à tourner notre regard vers l’œuvre accomplie par le Seigneur, à attendre sa venue mais surtout à vivre dans le temps présent. Ce temps qui nous est donné pour aimer, pour grandir, pour apprendre, pour faire le bien. Ce temps qui nous est donné pour trouver quel est le vrai sens de notre vie ! Et cela nous ne pouvons véritablement trouver que si nous sommes dans ce premier des mouvements qui nous est proposé : être en relation avec le Christ. Et c’est cette relation là qui dilatera notre cœur pour recevoir tous les biens qu'il désire ! Car le temps de l’Avent est le temps de la manifestation de l’Amour. Cet amour qui se donne et qui se renouvelle. Cet amour qui s’abaisse pour relever. Cet amour qui se fait humble, pauvre, petit, pour nous rendre riches. Cet amour qui vient étancher notre propre soif d’amour !