Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur | Année B | 2024

|Is 50, 4-7 ; Ps 21 ; Ph 2, 6-11 ; Mc 14, 1-15, 47|

S’attarder sur les lectures que nous sont données aujourd’hui c’est plonger au cœur même du drame de la vie humaine. En entrant dans cette Semaine Sainte nous sommes, d’emblée, dans le caractère dramatique des derniers jours de Jésus avant la résurrection.

La première lecture nous présente le serviteur souffrant, qui nous fait penser à Jésus. Nous pouvons nous interroger, à juste titre, si, pour faire la volonté de Dieu, il faut se laisser faire, souffrir sans se poser de question. Nous savons bien que la réponse est non. Mais la vraie question est : que sommes-nous capables d’endurer pour quelque chose qui vaille la peine ? Combien de fois nous avons, nous-mêmes, affrontés des adversités avec courage pour quelque chose qui était importante pour nous ? Si nous, qui sommes capables de le faire pour des choses, bien souvent passagères, combien plus le Christ ? Tout ce qu’il a subi, fait, enduré, c’est parce que cela valait la peine. Non parce que la souffrance soit quelque chose de bon en soi, mais parce qu’il avait trouvé le sens, le vrai sens de tout ce qu’il a traversé c’est pour un plus de Vie !

Nous ne pouvons pas faire semblant que la vie est un long fleuve tranquille. Nous savons qu’elle ne n’est pas ! Mais nous pouvons choisir comment nous la traversons. Nous ne pouvons pas éviter certaines choses douloureuses que nous vivons, mais nous pouvons choisir la manière avec laquelle nous la vivons. Mais pour cela il nous est nécessaire avoir une profonde conscience de qui nous sommes. Et là, je ne parle pas seulement en tant que personnes, je parle de savoir qui nous sommes en tant que chrétiens. En tant que disciples de Jésus.

Tous que nous avons entendu aujourd’hui parle de Jésus, de sa vie terrestre, mais cela parle aussi de nous. De notre propre vie. Dans un espace de quelques jours nous voyons passer Jésus d’une grande popularité avec des « hosannas », à la condamnation : « crucifie-le ». De quelqu’un qui est entouré, à quelqu’un qui est seul : « les disciples l’abandonnèrent. » De celui qui est abandonné, à celui qui se sent seul « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il est acclamé, jugé, condamné, abandonné, mort. Et si nous regardons tout cela à la va vite, nous ne pouvons voir que l’échec. Alors que c’est justement le contraire ! Pour aller encore plus loin, si nous regardons tout cela de prêt, bien souvent, notre propre vie passe par tous ses états… et pourquoi ? Quel est le sens ? Et vers qui nous nous tournons ? Et pourquoi Jésus a accepté tout cela ? Pour nous donner l’Espérance !

En acceptant de traverser tout cela, Jésus nous témoigne que le Fils de Dieu, qui a le pouvoir de ressusciter, choisi de se montrer vulnérable et faible. Et nous avons horreur de ce qui est faible. En acceptant de traverser toute cette souffrance, Jésus nous fait voir que le Dieu auquel nous croyons n’est pas un Dieu indifférent à nos luttes, à nos combats ni à nos souffrances, mais un Dieu qui l’a traversée, avec et pour nous. Et à l’ère de l’individualisme et du chacun pour soi, Jésus vient nous rappeler que seul le véritable don de soi peut porter du fruit. Il a donné sa vie ! Il s’est donné pour que nous puissions avoir la vraie vie ! Et le vrai sens et le plus profond sens de la vie n’est pas dans ce que nous faisons ou dans ce que nous avons, mais dans ce que nous sommes. Il est là l’enjeu ! Notre chemin de vie ressemble parfois à un « chemin de la Passion. » La question c’est comment passons-nous par la vie ? Sur quoi nous attardons-nous ? Sur ce qui est passager, éphémère, ou sur ce qui est essentiel ? Tous les ans nous vivons la Semaine Sainte. Tous les ans nous venons chercher notre rameau pour orner nos maisons. Mais qu’est-ce que nous pouvons faire de différent cette année ? Comment voulons-nous vivre ce mystère cette année ? Jésus nous a montré qu’il partageait en tout notre vie pour nous aider à la traverser, et nous, est-ce que nous voulons partager la sienne ? Entrer dans cette traversée avec Lui ? Lui donner une vraie place dans notre vie ? Car nos petits rameaux de valent rien et ne signifient rien s’ils ne sont pas l’image et le signe de l’essentiel : la présence de Jésus, vraiment, dans notre vie ! Qui la transforme, lui donne son sens et fait de nous des témoins de la vie et de l’Espérance par nos actes au quotidien !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :