Homélie du 11ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2024

|Ez 17, 22-24 ; Ps 91 ; 2Cor 5, 6-10 ; Mc 4, 26-24|

L’ensemble des textes de ce dimanche nous aide à entrer dans une profonde contemplation à la fois de la présence de Dieu dans le monde et de son action. D’un côté, nous avons un Dieu qui chemine avec son peuple et qui nous fait entrer dans son amitié ; d’un autre, nous sommes témoins, par les nombreuses images des lectures, que son action est efficace, mais bien souvent, silencieuse. Et tout cela nous invite, chacun, en tant que disciples de Jésus, à entrer dans une démarche de confiance, de patience et d’attente. Mais paradoxalement, cette attente ne doit pas être passive. Mais nous conduire à l’action.

Pour parler du Règne de Dieu, qui est parmi nous, Jésus prendra, parmi les images, celle de la graine qui est jetée par terre et qui pousse. Celui qui l’a semée « qu’il dorme ou qu’il se lève » ne va pas influencer sur le fait que « la semence germe et grandit » et il ne saura pas comment. Mais ce qui est intéressant d’observer dans cette parabole c’est que l’homme, le semeur, ne restera pas planté devant le lieu où il a semé pour veiller sur la semence. Il fait acte de confiance, de patience, tout en continuant sa vie. Il va revenir à son quotidien. Va être dans le réel de son existence. Et un jour, il verra que la semence a poussée, qu’elle donnera ses fruits. Ainsi va de même pour la graine de moutarde. Que toute petite, deviendra un lieu de réconfort, de vie, d’accueil. Dans les deux cas, nous sommes interpelés par cette force de la vie qui avance malgré nous, et par cette invitation à avancer avec la vie ! Autrement dit, si nous croyons que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous, nous ne pouvons pas rester avec les bras croisés pour voir le résultat mais nous sommes invités, appelés, à effectuer le travail de l’agriculteur : semer !

Concrètement, nous sommes interpelés, à travers les gestes et les actes les plus petits du quotidien, à être signes de ce Royaume de Dieu qui est là. Et c’est par les petits actes de bonté, de service, d’écoute, de présence… que le Règne de Dieu se cache, et en même temps, se dévoile devant nos yeux. Mais pour cela, nous sommes obligés de quitter la tentation de toujours vouloir voir les résultats ! Ou de croire que tel ou tel chose est bonne parce que les résultats sont visibles. Ces paraboles nous remettent à la place de celui qui agit dans la confiance. Et qui attend dans l’Espérance que ce qui a été semé grandit dans le secret et le silence ; c’est donner à Dieu la possibilité d’être Dieu, c’est-à-dire, d’agir malgré nous !

Combien de fois, dans notre vie personnelle et même paroissiale, nous pouvons être découragés parce que nous n’avons pas les résultats que nous souhaitions ? Et le Seigneur vient nous rappeler que seule la confiance peut nous faire grandir dans l’amour. Mais une confiance active et fondée sur lui. Qui se déploie dans le concret de notre vie. Nous ne sommes pas invités à rester plantés pour voir comment ce qui a été semé pousse, mais nous sommes appelés à continuer l’exercice merveilleux qu’est celui de vivre !

Et dans la vie de tous les jours, comme disciples de Jésus, ce sont par les actes de bonté, d’amour, de service, de présence, que nous pouvons avoir… qui se cache le Royaume de Dieu !