1 Octobre 2017
Nous sommes tous d’accord, je crois, que cette lecture qui nous est proposée aujourd’hui, celle de la lettre aux Philippiens peut être considérée comme une charte pour toute communauté chrétienne. Le corps que nous formons dans le Christ se doit d’être attentif les uns aux autres. S’encourager les uns les autres, se réconforter, ne pas être intrigants ni vaniteux… mais la question que je me suis posée en méditant ce texte c’était la suivante : faut-il être chrétien pour vivre cela ? Et la réponse va sans dire : non ! Nous ne sommes pas obligés d’être chrétiens pour s’encourager, se réconforter, se soutenir… chaque personne porte en elle cette capacité d’être, pour les autres, une aide !
Ce qui va changer, pour nous, par le fait que nous soyons chrétiens, c’est justement l’exigence du Christ. L’exigence de suivre le Christ. Rechercher l’unité, pour nous, c’est la rechercher dans et par le Christ. Grandir dans cette unité, pour nous, c’est d’avoir, en nous, les mêmes dispositions qui sont dans le Christ. Autrement dit, c’est faire en sorte que Lui soit notre fondement et par Lui, en son nom, se mettre au service de tous ! Considérer les autres supérieurs à nous-mêmes. C’est une parole forte que celle-ci surtout dans un monde ou le « moi » est toujours plus important. Considérer l’autre comme supérieur ou plus important peut sonner comme une espèce de naïveté simpliste, mais, détrompons-nous ! Ceci n’a rien d’une naïveté simpliste ! Considérer l’autre comme supérieur c’est se rendre à l’évidence que nous ne sommes pas « le centre », que l’autre a toujours quelque chose qui me manque à moi et que nos pauvretés peuvent être enrichies de nos richesses respectives !
Aujourd’hui, à cette célébration, nous avons la présence de toutes les sensibilités, groupes et mouvements qui forment notre paroisse. Nous avons les croyants par conviction et aussi, peut-être, certains qui sont là par « obligation » mais toujours est-il que nous formons un même corps, nous faisons « unité » ! Nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence que personne ne suffit à elle-même et ce qui fait, justement, la beauté de ce que nous vivons là, maintenant, c’est la différence de chacun, la richesse que chacun peut apporter mais aussi les manques et fragilités de chacun ! Mais cela n’est possible que parce que le Christ est le centre et le fondement même de ce que nous faisons. C’est lui qui nous rassemble ! C’est lui le seul capable de faire en sorte que nous puissions « faire communauté », vivre en communauté !
Nous perdons, parfois, beaucoup trop de temps pour « défendre » notre cause alors que ce qui porterai le plus de fruit ça serait de vivre, ensemble, une seule et même cause : celle du Christ ! Ce qui porte le plus de fruit, c’est de vivre en sachant que chacun a sa place ! Et c’est ça aussi estimer les autres supérieurs à nous ! Pour nous, les chrétiens, il n’y a pas « des vérités » mais une seule vérité : Jésus Christ !
Et Jésus Christ nous invite, chacun de nous aujourd’hui, à aller travailler dans sa vigne ! Qui sommes-nous ? Sommes-nous plutôt celui qui dit « oui » et qui ne va pas ? Ou celui qui dit « non » et qui va ? Ou peut-être, celui qui dit « oui » et qui va. Ou celui qui dit « non » et qui ne va pas ! Quoiqu’il en soit, le Seigneur nous invite à être en vérité face à lui ! Il nous invite à chercher l’unité qui ne peut naître que de cette certitude que c’est Lui, le Christ, qui nous rassemble et nous permet d’avancer ! Nous pouvons parfois vivre une communion de façade, mais le Christ nous invite, de manière radicale, à vivre une véritable communion ! Celle qui est capable de se nourrir de sa Parole et des sacrements pour former un seul corps dans le Christ et se mettre au service de ceux qui ont besoin ! Il nous invite à vivre la véritable communion en lui par l’Esprit !
Le Seigneur ne nous dit pas que nous n’allons jamais nous tromper… il sait très bien que nous pouvons prendre parfois la mauvaise direction, il sait très bien que nous sommes fragiles ! Et c’est pour cela que nous avons besoin des uns et des autres, non pour nous accuser, mais pour nous aider à reprendre le chemin qui est le Christ.
« Mon enfant va travailler, aujourd’hui, dans la vigne. » Que cette invitation puisse résonner dans nos cœurs et que nous puissions nous laisser renouveler par le Christ. Que nous puissions, ensemble, chercher l’unité, par le Christ pour nous mettre au service des uns et des autres, avec le Christ pour qu’en Lui nous ne formions qu’un seul cœur et qu’un seul corps !
(Ez 18, 25-28 ; Ps 24 ; Ph 2, 1-11 ; Mt 21, 28-32)