Homélies et autres réflexions
9 Décembre 2017
« Que soy era Immaculada Conceptiou » (Je suis l’immaculée conception). Voilà ce que nous a dit Marie à Lourdes en 1858. Quatre ans après la déclaration du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX, en 1854. En tant que catholiques, nous ne sommes pas tenus de croire aux apparitions, ce n’est pas un dogme ! Par contre, nous sommes tenus de croire que Marie a été conçue sans péché, qu’elle ne porte pas en elle les marques du péché originel, nous sommes tenus de croire qu’elle est l’Immaculée Conception. Car cela est un dogme ! Croire parce que c’est un dogme ! On peut bien se dire que cela va à l’encontre de la liberté. On ne peut pas nous obliger de croire !
Effectivement, on ne le peut pas ! Mais comme a dit Bernadette SOUBIROUS, « je suis chargé de vous le dire, pas de vous faire croire. » Oui, vous dire que Marie est celle qui a été choisie par Dieu pour que Dieu vienne au monde. Vous dire que Marie, est celle qui a été choisie par Dieu, pour que Dieu sauve le monde. Et que Marie, est celle qui a été choisie par Dieu, pour que Dieu manifeste, de la manière la plus concrète possible, son amour pour le monde, son amour pour nous ! Mais en fait, ce n’est pas moi qui vous le dit, c’est la Parole de Dieu qui nous le dit à nous, c’est l’évangile que nous avons entendu qui nous le dit ! « Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » A dit l’ange Gabriel lorsqu’il a rencontré la jeune fille de Nazareth. Cette petite femme, de rien du tout, qui était là, qui aimait le Seigneur et qui voulait faire sa volonté. Et le dogme que nous célébrons aujourd’hui n’est que la manifestation de notre foi !
« Comblée de grâce ! » Quelle belle appellation pour celle qui va porter la source de toutes les grâces, celle qui va porter celui qui porte tout ! Peut-être qu’elle ne savait pas jusqu’où ça allait la mener, cette salutation, mais elle savait que rien de mauvais ne pouvait venir de Dieu. Et elle a dit « oui » ! Elle a dit oui parce qu’elle a fait confiance ! L’ange ne l’a pas obligé d’y croire car il était là, lui aussi, pour le dire ! Mais Marie savait que Dieu, lorsqu’il parle, il créé ! Il donne vie ! Et bien souvent il nous parle au travers ceux que nous rencontrons ! Dieu nous parle au travers de ceux qui nous regardent comme « une personne qui parle à une autre personne ! »
Nous connaissons la suite de l’histoire. Après ce que l’ange lui a dit, Marie va rencontrer sa cousine Elisabeth et elle va chanter son magnificat ! Chanter le magnificat ! Alors que ce qui lui arrive n’est peut-être pas l’annonce d’une vie très facile. Mais elle le chante car elle sait qu’elle peut faire confiance au Dieu qu’elle aime et que maintenant, elle le porte !
Elle est allée ! Oui, elle est allé en toute hâte car l’ange lui avait parlait du miracle ! Elle est allée en toute hâte rencontrer celle qui avait été touchée par la grâce, elle aussi ! Et dans la rencontre, explosion de joie ! Magnificat !
Si Marie a pu dire « mon âme exalte le Seigneur… » C’est parce qu’elle a su dire avant « voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! » Si Marie a pu dire « merci » c’est parce qu’elle a su s’abandonner entre les mains de son Seigneur !
Aujourd’hui nous sommes ici pour honorer la Vierge Marie ! Et j’ai envie de vous demander : avons-nous envie de dire « voici la servante (le serviteur) du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! » Car si l’ange a quitté Marie après sa réponse, c’était parce que Dieu lui-même est devenu présent ! Et Dieu est présent, là, dans nos vies, il est là, auprès de nous ! Et il veut que nous puissions aussi le porter au monde mais pour cela il faut d’abord que nous soyons capables de le reconnaître dans nos vies, et de dire notre « magnificat » ! De lui dire notre merci ! Lui dire merci même pour son silence, ce silence qui n’est pas absence, mais présence discrète ! Lui dire merci parce qu’Il est là ! « Magnificat ! »
(Gn 3, 9-15.20 ; Ps 97 ; Ep 1, 3-6.11-12 ; Lc 1, 26-38)