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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour le 2ème dimanche de l’Avent │Année B

 

ATTENTION: le paragraphe entre [ ] est juste une image prise à l'improviste lors de l'homélie! Mais comme l'image utilisée a plu, je vous la partage dans la version écrite! Ce qui a fait aussi que l'homélie préparée que vous avez ici n'a pas été faite telle quelle à la messe! 

 

Bonne méditation,

El padre!

 

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu… » C’est ainsi qui commence la première lecture que nous avons entendu. Au moment où l’auteur a écrit cela, le peuple était en doute par rapport au fait de la « présence » de Dieu. Ils vivaient l’expérience de l’exil. Le peuple se posait alors la question si Dieu ne les avaient pas abandonnés à cause de leurs infidélités successives après l’Alliance que Dieu avait établie avec eux.

 

Mais justement, dans cette phrase il y a deux expressions qui rappellent cette Alliance :

 

  • La première c’est « mon peuple », par le prophète, Dieu rappelle que ce peuple l’appartient. C’est-à-dire, qu’il est leur père, leur protecteur.
  • La deuxième c’est « votre Dieu », c’est presque une redite de la première, mais Dieu veut rappeler au peuple qu’ils ont un Dieu ! Qu’il n’est pas seul, même s’il est exilé !

 

En fait, c’est comme si un couple, après un désaccord, utilise un mot affectueux pour rappeler que la tendresse est encore présente, pour rappeler que l’autre est important !

 

Ensuite, il y a cette promesse pour dire que le Seigneur vient avec puissance et que, tel un berger, il conduit et prend soin de son troupeau ! Inutile de vous dire que cette promesse s’accomplit en Jésus Christ. 

 

Dans le début de l’évangile de Marc, nous lisons : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. » Cette courte phrase nous donne déjà les mystères de Jésus de Nazareth : il est le Fils de Dieu, donc Dieu. Il est le sauveur attendu – le nom Jésus veut dire Dieu sauve – et ce qu’il a à nous dire est une Bonne Nouvelle, dans le sens de Grande Nouvelle. L’évangéliste nous  dit : « ça y est, la promesse est accompli ! Celui que nous attendions est venu ! Dieu est venu jusqu’à nous ! » Lorsque nous avons une grande nouvelle à annoncer, on ne peut pas se taire ! Et l’évangile c’est ça : cette grande nouvelle de Dieu qui nous est annoncée !

 

 

Et la figure de Jean Baptiste ? Que vient-elle faire ici ?

 

[Vous connaissez l’émission Top Chef ? La semaine dernière j’ai regardé la finale de la version brésilienne, l’un des candidats a choisi comme nom pour son menu « do lixo ao luxo » (du simple au luxe), son but était de montrer qu’avec des produits pas chers on peut faire de la bonne cuisine ! Rassurez-vous, il y a bien un lien avec l’évangile d’aujourd’hui. En fait, au moment de servir le dernier plat principal et, pour la grande surprise des chefs juges (dont un français) il a servi une bavette de langue, sous la bavette il a mis un trait de crème à la pistache ! L’un des membres du jury lui a rappelé que la pistache est un produit très cher au Brésil. Et le candidat a répondu qu’il le savait bien. Et c’est justement ça le point qui fait le lien avec ce qui viendra après. Ce trait de crème à la pistache est juste le signe que ce qui viendra ensuite sera encore mieux ! La crème était ce qui faisait le lien entre les deux temps de son menu ! En fait, la figure de Jean Baptiste est un peu comme cette crème à la pistache ! Il est le signe du passage de l’Alliance historique entre Dieu et les hommes à cette Alliance définitive qui sera faite par et dans le Christ ! Nous sommes appelés, nous aussi, à être ce signe de Dieu dans le monde ! Nous portons une grande richesse en nous et parfois nous pouvons être juste ce petit trait de crème à la pistache ! Annoncer que le Christ peut faire de nos pauvretés une grande richesse !]

 

Jean Baptiste était dans le désert. Comme le Peuple de Dieu au début de l’Alliance. C’est dans le désert que Moise a vécu son expérience. C’est dans le désert que le peuple a marché jusqu’à la Terre promise. Le désert, dans l’Ecriture, est le signe de la rencontre ! Ici, c’est le lieu des retrouvailles avec le Seigneur, dont Jean Baptiste est le premier signe ! Jean Baptiste rappelle que le cœur des gens s’est détourné de Dieu. Et le baptême qu’il fait est un baptême de conversion, c’est-à-dire, pour permettre, par un geste concret, de revenir vers Dieu. Car Si nous aimons quelqu’un cet amour doit se manifester concrètement. Mais malgré son succès, Jean Baptiste ne prend pas la grosse tête car il sait qu’il n’est que la voix qui crie dans le désert. Il sait qu’il annonce quelqu’un qui est beaucoup plus grand que Lui. Il sait, Jean Baptiste, qu’il est au service ! Et si le baptême qu’il propose est un baptême de conversion pour permettre aux personnes de se tourner vers Dieu, le baptême de celui dont il proclame la venue, Jésus Christ, est un baptême pour nous remplir de l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu. Et ce baptême-là, ne peut nous être donné qu’au nom de Jésus.

 

Nous pensons qu’avoir un cœur pur c’est avoir un cœur innocent, immaculé… mais en fait, un cœur pur, c’est un cœur converti, tourné vers Dieu et qui se laisse façonner par Lui et lui permet de mettre en nous sont Esprit Saint.

 

Concrètement, dans notre vie, comment permettons-nous que Dieu vienne nous rencontrer ? Le Seigneur ne nous demande pas l’impossible… il nous demande seulement de lui laisser une place. Mais pas une place réservée… il nous demande toute la place. Pour qu’il puisse nous aider à grandir, à nous mettre au service, à entendre les cris de ceux qui doutent, qui trébuchent, qui n’ont pas un sens dans leurs vies ! Mais les entendre pour qu’en étant remplis de son Esprit Saint nous puissions, nous aussi, être cette voix qui crie dans le désert et qui dit que le Seigneur nous console, qu’il est là, avec nous et qu’il nous appelle : son peuple !

 

[Et lorsque nous avons l'impression qu'il est en silence, rappelons-nous que le silence de Dieu n'est pas synonyme d'absence! Et il nous invite à être le lien, le pont, le trait qui rappelle au monde que nous sommes "son peuple."]

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