Homélies et autres réflexions
19 Juin 2018
« Il est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre sa semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Je voudrais que nous nous arrêtions sur deux choses dans cette parole de Jésus. La première c’est le fait de « jeter ». Et la deuxième c’est le mystère de la croissance. L’action à laquelle est comparée le Royaume de Dieu est une action on ne peut plus banale. Et simple. Le geste de jeter les semences est un geste que nous ne pouvons pas maîtriser, les semences peuvent tomber n’importe où ! Mais quoi qu’il en soit, normalement, elles poussent. Mais pour qu’elles portent des fruits, cela dépendra de la qualité de la terre dans laquelle elle est tombée. Et pour voir les fruits il nous faut de la patience. Nous sommes dans une époque où tout va très vite, nous allons bien souvent beaucoup trop vite et nous ne prenons plus assez de temps de nous poser pour contempler, regarder, écouter. Et ce danger nous guette tous. La croissance exige de la patience. Et grandir c’est parfois douloureux. Quelque qu’elle soit cette croissance, pour qu’elle porte des fruits elle doit être accompagnée.
Aujourd’hui nous avons d’un côté des parents qui demandent le baptême pour leur enfant, d’un autre, des enfants qui ont vécu leur première communion, dans les deux cas, nous sommes face à cette réalité où la Parole de Dieu, le Verbe, prend une place particulière dans nos vies. Et pour que cette Parole puisse porter des véritables fruits, elle doit avoir toujours une terre bien préparée. Dans les deux cas, la semence de la Parole de Dieu est jetée, et le mystère de cette croissance ne dépend pas seulement de nous, ce qui dépend de nous, en revanche, c’est le fait de préparer notre cœur de manière a ce qu’il soit disposé à accueillir cette parole. Et pour nous, cette Parole a aussi été jetée dans notre cœur. Comment est-il ? Comment reçoit-il cette Parole qui est le Christ lui-même ?
La foi, par laquelle nous recevons les sacrements, n’est pas quelque chose qui nous fait tout savoir ou tout comprendre, elle est surtout cet acte par lequel on se laisse toucher et transformer par ce mystère d’une semence tombée par terre qui va grandir sans que nous nous rendions compte. Le don de la foi que votre enfant reçoit au baptême ou par laquelle nous recevons l’Eucharistie, n’est pas d’abord un lieu de certitude mais un lieu de confiance, la confiance en ce Dieu qui nous accompagne, en ce Dieu qui nous aime au-delà de tout, la confiance en ce Dieu qui désire transformer notre cœur. La question à se poser c’est quelle place on lui donne. Passons-nous notre vie à l’accuser de ce qu’il, soi-disant, ne le fait pas, ou permettons-lui de faire véritablement partie de notre vie ? Le don de la foi que nous recevons n’est pas une béquille pour nous aider à traverser notre existence, mais il est cette semence qui ne porte de fruits que si je lui donne ce qu’il lui faut. Et si nous permettons à cette foi de grandir, nous nous rendons compte que ce Dieu travaille dans le silence de notre cœur et nous aide à grandir et avancer dans notre vie !
(Ez 17, 22-24 ; Ps 91 ; 2Cor 5, 6-10 ; Mc 4, 26-34)