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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie du 33ème dimanche du Temps Ordinaire│Année B│2018

Terrifiantes ! Pourrions-nous définir ainsi les lectures de ce dimanche. Dans un premier abord nous n’y voyons qu’un ramassis des mauvaises nouvelles. Les étoiles tomberont du ciel, les puissances célestes seront ébranlées, le soleil s’obscurcira, un temps de détresse s’abattra sur la terre… et dans tout cela nous avons un peu du mal à voir la bonté, la miséricorde, l’amour et la bienveillance que nous référons à Dieu. Pour autant, Dieu est tout cela, et encore davantage. Eh oui, ces lectures peuvent nous sembler terrifiantes, mais seulement si nous les accueillons avec un regard dépourvu du don de la foi.

Au-delà des images spilberguiennes que nous sont présentées ici, il y a là, la manifestation d’un Dieu qui nous aime et ne sait qu’aimer. Ces lectures manifestent surtout et avant tout la victoire du Dieu d’amour. La victoire de Dieu sur le mal, sur la mort, et sur ce qui nous emprisonne dans une dynamique de destruction. Et dans ce contexte-là, émerge une invitation à la contemplation des signes qui peuvent nous révéler la présence proche de Dieu.

Nous allons dire tout à l’heure, comme nous affirmons à chaque messe : « nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Nous affirmons ce qui était (la mort), ce qui est (la résurrection) et ce qui sera (la venue). Et tout cela, nous pouvons le vivre et y croire car nous avons l’Espérance chrétienne qui nous permet de vivre dans cette attente du retour du Christ, dans ce désir de son royaume. Cette espérance qui est nourrie par la foi, la confiance que Dieu est plus grand que tout, la confiance que Dieu ne nous abandonne pas, la confiance qui habite le cœur des pauvres, qu’au milieu de leur détresses arrivent à voir l’étincelle de lumière qui leur permet d’avancer.

Et la manière concrète, pour nous, de vivre cette attente dans la confiance et l’espérance, c’est par nos actes d’amour. En d’autres termes, vivre dans l’Espérance qui est nourrie par la foi, dans la charité ! Et ces actes d’amour doivent manifester la foi qui nous animent, si nous nous affirmons chrétiens. Ces actes d’amour doivent nous permettre de faire tomber les divisions, ce qui nous cloisonne dans notre zone de confort. Ces actes d’amour concrets doivent nous permettre d’enlever ce qui nous sépare pour que nous puissions vivre véritablement comme le Peuple de Dieu qui attend avec joie le retour du Christ et qui désire que chacun soit sauvé ! Ces actes d’amour qui nous font voir que chacun de nous, sans exception, nous avons une pauvreté qui peut être enrichie par l’autre. Vivre la pauvreté dans la confiance. Dans l’attente de la manifestation de providence de Dieu dans nos vies. Cette confiance qui nous permet de « trouver notre joie dans la fidélité » de ce qui ne passe pas, à savoir, la Parole de Dieu. Car « le ciel et la terre passeront, [mais ses] paroles ne passeront pas. » Ces paroles que nous écoutons, lisons, ruminons dans nos Fraternités Locales. Ces paroles qui consolent les pauvres. Ces paroles qui nous nourrissent dans notre combat quotidien. La Parole de Dieu qui est vivante et qui est, pour nous, vie !

Donc, non ! Nous ne sommes pas ici dans un scénario catastrophique d’une série apocalyptique, nous sommes dans la dynamique d’un Dieu qui nous donne la possibilité d’être son ami, d’un Dieu qui nous donne la possibilité de l’aimer en aimant l’humanité. Nous sommes dans la réalité et la concrétude d’un Dieu qui désire que tout nos actes, aussi pauvre soient-ils, soient posés par amour, un amour qui sauve et qui donne vie ! Un Dieu qui nous apprend que « les tribulations ne détruisent pas l’Espérance. Elles en sont les fondements.[1] » Nous sommes dans la dynamique d’un Dieu qui veut nous nourrir par sa Parole et par sa présence. Un Dieu qui s’est fait chair, qui s’est fait Verbe, qui s’est fait pauvre et qui nous a sauvé ! Mais tout cela ne porte pas tous ses fruits si nous ne mettons pas la main à la pâte, si nous ne retroussons pas nos manches, pour nous mettre au service des uns et des autres en vivant, de manière concrète, la Foi, l’Espérance et la Charité !

Soyons donc des chrétiens courageux ! Capables de reconnaître ses propres pauvretés et ses richesses, capables de marcher ensemble, dans la confiance. Capables de reconnaître la présence de Dieu dans le monde. Des chrétiens capables d’être le calme dans la tempête. Des chrétiens capables d’être porteurs de vie, mais pas la nôtre, celle du Christ qui est ressuscité et dont nous attendons le retour !

(Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; Hb 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32)

 

 

 


[1] Saint Jean Chrysostome

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