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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour le 32ème dimanche du Temps Ordinaire│Année B│2018

Les textes d’aujourd’hui nous font une triple invitation : la première, à faire confiance au Seigneur, en toute circonstance. La deuxième, à être simple. Chercher la simplicité dans les petites comme dans les grandes choses. Et la troisième invitation, à être vrai !

Ces trois attitudes sont la clé de lecture pour comprendre le comportement des ces deux veuves présentées dans l’évangile et dans la première lecture, ainsi que la figure d’Elie et celle de Jésus.

Faire confiance c’est, en d’autres termes, avoir la foi. L’attitude du prophète Elie et celle de la veuve à qui il demande à manger nous montrent cette confiance totale en Dieu qui va jusqu’à la prise de risque. Celle de ne plus avoir à manger. C’est la même attitude de la pauvre veuve de l’Evangile qui a donné « tout ce qu’elle avait pour vivre. » Ce geste n’est possible que parce que, au plus profond de leur être, chacun avait la certitude que Dieu pourvoit à nos besoins. Lui faire confiance c’est nous déposséder, nous dépouiller de ce qui nous empêche de voir ce qui est l’essentiel. Et ce dépouillement nous fait entrer dans une simplicité, qui n’est pas un « laisser-aller » ni une excuse pour ne pas prendre ses responsabilités, mais cette simplicité c’est se mettre sous le regard de Dieu.

Jésus observait ceux qui allaient déposer leurs dons dans le trésor du Temple et voilà que parmi ceux qui y mettaient des « grosses sommes », apparaît cette veuve qui a « mit deux petites pièces de monnaie ». Elle aurait pu se sentir mal à l’aise, elle n’avait que ça à donner. Elle aurait pu se dire que vont-ils penser de moi ? Mais, discrètement, elle a donné au Seigneur ce qu’elle avait, quelque part, elle lui a donné sa vie. Parce qu’elle était sous le regard de Dieu, elle avait compris que Dieu, Lui, vaux beaucoup plus que tous les trésors du monde. Et son geste était une manifestation de cette vérité profonde que le Seigneur nous invite à vivre : être en accord avec sa volonté. Cette volonté qui n’est pas là pour nous écraser ni pour enlever notre liberté, mais qui est là pour nous donner une surabondance de vie. 

La confiance, la simplicité et la vérité vécues en Dieu nous mènent à l’expérience de la fidélité. Notre fidélité vis-à-vis de Dieu mais aussi la fidélité de Dieu vis-à-vis de chacun de nous. Et c’est parce que Dieu est fidèle qu’il ne peut pas nous laisser tomber. Il ne peut pas nous laisser tout seuls. En ce jour où nous faisons mémoire de ceux qui ont laissé leur vie pendant la guerre de 14-18, je vous partage cette phrase qui est sur un vitrail de l’église de Farramans « La mort était auprès de nous mais le Bon Dieu aussi. » Et c’est parce que Dieu est fidèle qu’il nous fait don de sa vie. Dans nos épreuves quotidiennes, dans nos guerres intérieures, le Bon Dieu est là aussi, il combat avec nous.

Par Jésus, Dieu se donne entièrement. Et Jésus ne fait pas don d’un superflu, il se donne lui-même, son propre être. Il se donne jusqu’au bout, jusqu’à vouloir rester avec nous pour toujours, et entre autres, dans l’Eucharistie. Ce don que nous recevons, même si nous ne sommes pas dignes. Ce don que Mathilde va recevoir pour la première fois aujourd’hui. Le corps du Christ, sa présence réelle parmi nous. Cette présence qui nous nourrit. Jésus nous donne TOUT. Et nous, que lui donnons-nous ? Notre superflu ? Le temps qui nous reste ? Le peu de temps que j’ai entre toutes les activités qui sont les miennes ? Ou est-ce que je lui donne tout ce que j’ai pour vivre ? Suis-je capable de lui donner moi-même, tout entier ? Et comment cela se manifeste concrètement dans ma vie ? Voilà les questions que le geste de ces veuves nous pose. Donner sa vie, son cœur au Christ se traduit dans les actes que nous posons pour notre bien et celui de la communauté. « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».  Et lui, il nous fait entrer dans une abondance de vie.

Que chacun de nous puisse, aujourd’hui, déposer dans le trésor du cœur de Jésus tout ce que nous possédons, tout ce que nous avons pour vivre. Donnons-lui ce que nous empêche de vivre : nos peurs, nos découragements, nos tristesses… Dans une simplicité d’enfant, entrons dans la confiance pour découvrir qu’elle est la volonté de Dieu pour chacun de nous. Et en communion avec notre communauté et l’Eglise, que nos gestes et nos actes témoignent de notre attachement au Christ, de notre amour pour lui. Et que nous puissions, par notre témoignage ajusté et sincère, avancer, ensemble, sur le chemin vers le Seigneur. Parce que « le Seigneur garde à jamais sa fidélité ».

(1R 17, 10-16 ; Ps 145 ; Hb 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44)

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