Homélies et autres réflexions
2 Novembre 2018
Dans la première lecture, la liturgie nous donne de contempler la figure de Job. Un homme qui avait tout ce dont il avait besoin, mais qui a été frappé par une grande épreuve. En effet, à première vue, il a tout perdu. Maison, famille, amis, biens, absolument tout ! Sauf, ce qui le permettait de tenir debout : la foi ! Mais pas cette foi qui est le fruit d’un savoir ou d’une idée. Mais la foi qui est le fruit d’une rencontre, d’une relation et de la certitude que Dieu, quoiqu’il nous arrive, est là ! Cette foi qui nous mène dans la confiance, qui ne maquille pas ni éloigne les douleurs ou les difficultés de la vie, mais qui permet de traverser l’existence qui est la notre dans l’Espérance. Et si nous prions aujourd’hui pour nos frères et sœurs déjà partis, nous prions parce que nous avons en nous cette même espérance qui a permis à Job de tenir bon, l’espérance qu’un jour, nous verrons Dieu.
« Je verrai Dieu » c’est une formule avec laquelle nous ne sommes pas forcément habitués. Surtout si nous nous sommes éloignés de Dieu. Pour autant, cela devrait être le désir le plus profond de notre cœur. Car voir Dieu c’est habiter dans l’amour, c’est plonger dans la vie qui ne finit pas. Le désir profond de voir Dieu peut être le moteur qui nous anime à avoir le désir de vivre, d’aimer, d’avancer, de faire le bien.
Le Dieu auquel nous croyons, celui qui nous rassemble aujourd’hui, n’est pas le Dieu de la mort, ni le Dieu qui désire la mort. Il est le Dieu de la vie. La mort est une blessure dans l’humanité. Mais comme toute blessure elle trouve une guérison et cette guérison nous a été donnée par le Christ. Par sa passion, sa mort et sa résurrection, il nous a permis d’accéder à la vie en Lui. Avec Lui et par Lui. Et par la foi née de cette rencontre avec Jésus, nous pouvons entrer dans ce chemin d’Espérance qui nous indique que la vie éternelle n’est pas une simple idée mais une réalité. Une réalité à laquelle chacun de nous sommes invités. Cette réalité qui a permis à Job de crier « je sais que mon rédempteur est vivant. » Et c’est parce qu’il est vivant, que nous pouvons vivre avec lui. Toutefois, cela ne se fait pas malgré nous. Dieu respecte infiniment notre liberté. Il consent à notre décision de l’accepter ou pas. Mais il désire que nous puissions entrer en relation avec lui. Car il connait notre désir d’amour, de plénitude et de vie !
Beaucoup d’entre nous ici a déjà dû dire a-dieu à un être cher. Certains ont même dû faire ça récemment, d’autres vivent peut-être avec cette angoisse. Nous avons peut-être eu ce sentiment d’avoir tout perdu, ou presque. Même nous qui affirmons avoir la foi, on a pu se sentir complétement vulnérable, perdu, confus, face au drame de la mort ! Et c’est normal. Car nous sommes créés pour la vie ! Mais contempler Jésus, devenir son ami, nous permet d’entrer dans cette espérance qui nous dit qu’aucune rencontre, aucun geste d’amour, aucune relation établie ici-bas ne peut finir parce que la mort en a décidé ainsi. Car la mort n’a pas le dernier mot. La vie, elle, est toujours plus forte. Et elle prend sa force en la vie éternelle. Elle prend sa force de la Résurrection de Jésus qui est, pour nous, la certitude que nous ressusciterons un jour avec Lui ! Parce que Lui il est le chemin, la vérité et la vie. Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous célébrons, en réalité, la Vie ! Cette vie à laquelle nous sommes appelés. Et nous prions pour ce qui sont déjà partis pour qu’ils puissent contempler le visage de Celui qui nous a aimé le premier.
« Qui pourra nous séparer de l’amour de Dieu ? » Rien, absolument rien. Même si nous décidons de ne plus l’aimer, Lui, il nous aimera toujours et encore plus. Il ne tourne jamais le dos à notre souffrance, il souffre avec nous. Il ne nous empêche jamais de pleurer. Il pleure avec nous ! Et ce qu’il désire le plus, la raison pour laquelle il est venu dans notre monde pour prendre notre chair, c’est que nous entrions dans la Vie avec Lui.
« A nos frères défunts, accorde Seigneur, l’éternel repos ; et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin » et à chacun de nous donne l’espérance et la consolation et, en plénitude, la paix dans la foi ! Amen.
(Jb 19, 1.23-27a ; Ps 102 ; Rm 8, 31b-35.37-39 ; Jn 5, 24-29)