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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le 31ème dimanche du Temps Ordinaire│Année B│2018

En parcourant facebook l’autre jour je suis tombé sur un post d’une amie qui partageait son expérience d’avoir accompagné sa grand-mère à des funérailles. Dans ce post elle disait aimer entendre les récits de vie qui mettent en lumière ce que la personne a fait et laissé comme empreinte dans le monde. Et elle finissait avec ce questionnement : « Et moi, qu’ai-je fait pour embellir le monde ? Si je devais mourir maintenant, dirait-on de moi :  Elle a beaucoup aimé. ? » Cela résume, en quelque sorte, ce que nous venons d’entendre dans les lectures, l’amour comme toile de fond de notre existence. Le commandement de l’amour !

C’est presque paradoxal d’entendre le verbe aimer et le mot commandement dans la même phrase, faisant référence l’un à l’autre. L’amour peut-il se commander ? Naturellement vous me direz, non ! En effet, l’élan d’aimer, ne se commande pas. On n’oblige pas à aimer. En revanche, la fidélité, elle, c’est un acte de la volonté. Je décide de rester fidèle. Je décide, tout simplement, de rester. Et je ne parle pas de l’amour conjugal, je parle de l’amour en général. A commencer par celui que nous devons porter à Dieu. Lorsque nous entendons le « Shema Israel » la première chose qui nous est demandé c’est d’écouter ! « Ecoute Israël… » Et écouter ce n’est pas si simple que cela. Ecouter exige un effort pour être là, présent et pour permettre à l’autre d’exister. L’amour commence par l’écoute. L’amour envers Dieu, par l’écoute de sa Parole ; l’amour envers l’autre, par l’écoute de son histoire. Et l’amour s’enracine par le geste. Aimer Dieu c’est s’attacher à lui. C’est-à-dire, ne pas avoir d’autres dieux. Ne rien mettre à sa place.

Dans l’histoire que je vous ai raconté au début, mon amie écrivait aussi que le récit de la vie du monsieur dont on célébrait les funérailles, montrait son attachement à Dieu, à sa communauté, avec une « foi chevillée au corps ». C’était un immigré qui a beaucoup œuvré pour créer des ponts entre ses racines et sa terre d’adoption. Nous sommes appelés à nous enraciner en Dieu ! Et la capacité d’aimer est le pont qui nous lie. Le pont qui fait le lien entre « aimer Dieu de tout son cœur » et « le prochain comme soi-même. » Et Jésus nous y invite car en Lui l’amour total pour Dieu et l’amour infini pour le prochain sont réunis, unifiés. Pour nous, les chrétiens, aimer le prochain comme soi-même doit prendre sa source dans l’amour que nous avons pour Dieu et que nous recevons de Lui. Car aimer Dieu, être en relation avec lui, nous permet de découvrir qui nous sommes, en profondeur. Et c’est ça notre ticket pour embellir le monde. Ce commandement que nous recevons du Seigneur est pour nous le signe que la Loi doit être au service de l’amour. De cet amour qui est capable de donner sa propre vie. De cet amour qui relève, console et guérit ! Cet amour qui doit se traduire en actes. Dont le premier est celui d’écouter ! De voir autour de nous et entendre la souffrance du monde, entendre les besoins de l’humanité et porter, à notre mesure, le remède pour la guérison. « Ecoute : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » Et « tu aimeras ton prochain comme toi-même. » C’est là notre capacité d’embellir et de changer le monde ! Et cela se joue dans le maintenant de notre existence. Pour aimer, en réalité, nous n’avons « rien qu’aujourd’hui. »

(Dt 6, 2-6 ; Ps 17 ; Hb 7, 23-28 ; Mc 12, 28b-34)

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