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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie du 3ème dimanche du carême | Année C | 2019

En répondant aux questions posées par les gens, Jésus n’explique pas le pourquoi de ces fatalités (le massacre des galiléens et la chute de la tour de Siloé qui a fait 18 victimes). Mais il nous livre quelque chose d’important : non, ce n’est pas parce qu’ils seraient plus pécheurs que les autres. « Pas du tout ! » Dieu ne puni pas. Et d’ailleurs nous avons entendu dans le psaume : « le Seigneur est tendresse et pitié. » Ce que nous voyons ici c’est l’éternelle question sur la souffrance et le mal. L’éternelle question qui peut nous traverser lorsque nous vivons une épreuve : mais en fait, où est-il le bon Dieu ? Et Jésus nous invite, encore une fois, à aller plus loin.

Sa réponse veut nous mettre en mouvement. C’est une invitation à la conversion. Je dirais même, plus qu’une invitation, une convocation. Et cette conversion est le fruit d’une préparation. Et Jésus nous illustre cela par la parabole du figuier.

Ce figuier ne porte pas de fruit depuis un certain temps. Le maître est décidé de le couper mais le vigneron ne porte pas sur ce figuier le même regard. Il lui porte un regard d’espérance. Il sait que, s’il prend soin de lui, il peut donner du fruit. Et c’est bien cela qu’il propose au maître. C’est une illustration de la conversion et au même temps, de la patience de Dieu. De sa bienveillance et de son amour.

La conversion de chacun de nous passe par cette rencontre que nous vivons avec le Seigneur. Cependant, cette conversion n’est pas seulement le fait de changer mon regard et mes attitudes vis-à-vis de ceux qui m’entourent mais c’est aussi changer mon regard vis-à-vis de Dieu lui-même. Convertir le regard que nous avons de Dieu. Il n’est pas un Dieu qui puni. Il n’est pas un Dieu qui cautionne la souffrance. Il est un Dieu qui aime et qui sauve !

Nous pouvons être, chacun de nous, face à nos interrogations, un peu comme ceux qui se demandent ce qui fait le bon Dieu, et qui l’accuse ou le met de côté pour justifier que si le mal existe, alors Dieu, n’existe pas. Mais nous pouvons être aussi comme ce maître qui veut éliminer ce, qu’à priori, ne porte pas de fruit. Mais surtout, nous sommes appelés à avoir l’attitude du vigneron, qui prend patience, qui prend soin, qui pose un regard plein d’espérance. Et cette attitude est l’attitude même que Dieu a envers chacun de nous.

Le temps. L’attente. La patience. Attendre avec espérance, se donner les moyens pour provoquer la rencontre. Autrement dit, savoir que la conversion n’est pas une affaire de coup de baguette magique mais une affaire de rencontre. Voilà ce que le Seigneur veut nous dire, aujourd’hui, dans cet évangile.

Que nous puissions préparer notre cœur et désirer cette rencontre. Et que notre regard sur Dieu soit plein d’Espérance. Avec la certitude qu’il est un Dieu d’amour, plein de bonté et de tendresse. Un Dieu qui nous invite à vivre dans la confiance.

(Ex 3, 1-8a.10.13-15 ; Ps 102 ; 1Co 10, 1-6.10-12 ; Lc 13, 1-9)

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