6 Mars 2019
« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » c’est ce que nous allons entendre tout à l’heure lors de l’imposition des cendres. Toute la liturgie d’aujourd’hui est une invitation à la conversion. Autrement dit, une invitation à aller sans cesse vers le Seigneur. A tourner notre cœur vers lui. Nous savons bien ce que veut dire « se convertir ». Il ne s’agit pas seulement de changer notre manière de vivre, c’est beaucoup plus profond que cela : il s’agit de nous mettre à l’écoute du Seigneur, à l’écoute de sa Parole. D’intensifier notre relation au Christ. Et c’est là où nous comprenons que la conversion n’est pas simplement le fruit de nos efforts personnels, mais le fruit de notre profonde relation avec le Seigneur.
Intensifier notre relation au Christ c’est aussi nous rendre compte de nos propres limites, fragilités et faiblesses. C’est se mettre face à notre péché. Et ceci n’est pas si simple. Mais le Seigneur vient nous rappeler qu’il est un Dieu « tendre et miséricordieux », que son cœur vient jusqu’à nous pour que nous puissions retourner vers lui.
Le mystère pascal du Christ est le fondement et le sommet de notre foi. Et c’est sa mort et sa résurrection qui donnent sens à tout ce que nous vivons dans notre vie de foi. Mais nous ne pouvons entrer dans ce mystère que si nous entrons dans une profonde relation avec le Seigneur. Et le temps qui nous est donné de vivre à partir d’aujourd’hui nous invite à grandir dans cette relation. Il ne s’agit pas faire plus, il s’agit plutôt de se laisser faire. Se laisser faire par l’amour de Dieu qui transforme notre regard, notre vie. Il s’agit d’entrer dans cette contemplation du Christ pour que nos actions soient une manifestation visible de son action en nous. Témoignage.
Nous traversons une période complexe, difficile, douloureuse dans le monde et dans l’Eglise. Et que devons-nous faire ? Entrer dans une démarche profonde de conversion, de transformation. Une démarche profonde de retour à l’essentiel. Reconnaître notre impuissance, notre fragilité et présenter à Dieu notre offrande par la prière, certes, mais aussi par notre capacité à faire le bien. Ce que le Seigneur nous invite à faire dans la discrétion : la prière, le jeûne et l’aumône, c’est pour renforcer notre relation à Lui et à l’autre. Offrir nos intentions et entrer dans un dialogue (la prière) ; poser un acte concret de bonne volonté, pour grandir dans l’amour (le jeûne) ; et nous débarrasser de ce qui nous encombre, matériellement et spirituellement (l’aumône), pour aller vers… Dieu mais aussi, l’autre. Celui qui me révèle la présence de Dieu. Faire de la place pour Dieu et pour l’autre. Et cela nous mène sur un chemin de réconciliation. La conversion et la réconciliation est, pour nous, un chemin pour une vie nouvelle !
Frères et sœurs, que ce temps de carême qui commence aujourd’hui par l’imposition des cendres, soit pour chacun de nous une occasion d’un véritable retour vers le Seigneur. Osons déchirer notre cœur, allons vers le Seigneur dans la confiance. Présentons-lui nos épreuves, nos doutes, nos peurs. Et rappelons-nous, que dans tout cela, il combat avec nous ! Convertissons-nous et croyons, profondément, en nous laissons transformer, par l’Evangile.
(Joël 2, 12-18 ; Ps 50 ; 2Cor 5, 20-6,2 ; Mt 6, 1-6.16-18)