Homélies et autres réflexions
20 Avril 2019
Chaque geste posé par Jésus trouve tout son sens à la résurrection. Tout est réajusté et mis en lumière ! Rien, absolument rien, n’a été fait au hasard. Notre tableau est donc complet ! Nous voilà arrivés à la contemplation de la 3ème partie ! Nous avons vécu, jeudi, la dernière cène, avec le commandement de l’amour fraternel par ce geste étonnant du lavement des pieds, ainsi que l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce (premier tableau) ; nous avons, ensuite, vendredi, suivi Jésus dans sa Passion jusqu’au tombeau (2ème tableau) et maintenant nous sommes avec ces femmes de l’évangile, « à la pointe de l’aurore » à contempler le tombeau vide ! Leur désarroi devant cette image donnera lieu à l’Espérance renouvelée par la Résurrection de Jésus (3ème tableau). La pierre roulée à côté du tombeau est le symbole de la victoire définitive de la vie. Et nous sommes ici pour célébrer justement cet événement historique qui a changé le cours de l’histoire.
Nous avons entendu l’annonce de la Pâque avec le chant de l’exultet ! L’église était encore dans le noir ! La flamme du cierge pascal nous éclairait pour nous rappeler que la vie a pris le dessus. Mais aussi pour nous signifier que dans les ténèbres que nous pouvons traverser, le Christ est là, pour nous éclairer. Et l’annonce de la Pâque est, en réalité, une invitation : « Qu’éclate dans le ciel la joie des anges, qu’éclate de partout la joie du monde, qu’éclate dans l’Eglise, qu’éclate ici, la joie des fils de Dieu. » Devant la vie nous ne pouvons que nous réjouir. Devant cette vie qui nous est donné par ce Dieu qui nous aime, nous ne pouvons que nous réjouir !
Mais si nous regardons attentivement autour de nous, et en nous, comment entrer dans cette joie ? Car nous sommes tentés de ne voir que ce qui va mal. Ce qui va mal dans le monde, dans l’Eglise, dans nos vies ! Nous savons bien que tout n’est pas parfait ! Chacun sait et connait les obscurités que nous pouvons traverser. Et voilà ce que le Christ vient nous rappeler cette nuit : même si nous traversons les ténèbres, si nous sommes avec Lui, nous pouvons avancer, libres et vainqueurs car il a détruit le dernier adversaire, la mort ! Voilà notre Espérance. Voilà la certitude de notre foi ! Nous sommes constamment invités à entrer dans la lumière de cette résurrection. Et à partir de là, voir le monde d’une autre manière. Voir notre vie d’une autre manière. Voir soi-même de manière renouvelée. L’attitude de ses femmes, après le passage de leur perplexité, en voyant le tombeau vide, à la foi dans le ressuscité, c’était d’aller annoncer la bonne nouvelle. Quelle Bonne Nouvelle ? Celle de la victoire de la vie ! Car tout prend un sens nouveau lorsque nous laissons le Christ prendre part dans notre vie, dans notre histoire. Tout prend sens lorsque nous osons vivre cette relation avec le Seigneur. Lorsque nous nous laissons toucher par son regard, par sa vie, par son amour.
Concrètement, qu’est-ce que cela change pour nous d’être chrétiens ? Autrement dit, qu’est-ce que cela change pour nous d’être les héritiers de la résurrection du Christ ? Nous avons aussi entendu ce soir que « si nous sommes passés par la mort avec le Christ nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui. » Est-ce que nous le croyons vraiment ? Je ne demande pas : est-ce que nous comprenons, mais est-ce que nous croyons ? Et cette question nous amène une autre : qui est-il, Jésus, pour nous ? Pour moi ?
Je ne sais pas où vous en êtes dans votre vie de foi, dans votre relation avec le Christ. Je ne sais même pas si vous croyez qu’il est ressuscité. Mais je sais qu’il peut changer radicalement votre vie. Il peut vous faire renaitre. Il peut vous faire passer de la nuit à la lumière. Et tout cela parce qu’il est vivant et qu’il nous invite chacun à entrer dans la joie éclatante de la vie ! Car aujourd’hui encore nous sommes héritiers de sa victoire. « Victoire qui rassemble ciel et terre. Victoire où Dieu se donne un nouveau peuple. Victoire de l’Amour, victoire de la Vie. » Que la certitude de cette victoire soit le fondement de notre Espérance, de notre foi et de notre capacité à aimer et à nous donner. Mais tout cela dépend de notre réponse à la question : qui est-il, Jésus, pour nous ?
Nous allons renouveler notre propre baptême tout à l’heure. Nous allons redire « Je crois » pour soutenir aussi la foi des uns et des autres. Prenons quelques instants en silence pour laisser jaillir en nous une réponse. Car cette nuit est la nuit d’une nouvelle naissance. Ce sera une nouvelle naissance pour ceux qui vont être baptisés, mais cela peut être aussi une nouvelle naissance pour chacun de nous.