7 Juillet 2019
Une bande de potes qui part, sans argent, sans carte bancaire, sans sac, ni sans savoir où ils vont loger. Ils partent pour vivre une aventure ensemble dont le défi est celui d’annoncer une bonne nouvelle à tous ceux qu’ils vont rencontrer. Voilà ce que l’évangile de ce jour met en scène.
Mais avant le voyage il faut un minimum de préparation : savoir ce qu’ils vont faire, dire, comment le dire et pourquoi le dire. Et Jésus donne ainsi les critères de la mission à ses disciples : la prise de conscience de la situation du terrain, l’invitation à faire confiance, l’envoie en mission, la réalité de la mission, l’attitude qui doit avoir celui qui est envoyé, la joie de la mission et la relecture. Avant la mission il est nécessaire et fondamental de se demander au nom de qui ils partent. C’est donc leur relation avec Jésus qui est cœur même de ce départ.
La prise de conscience de la réalité du terrain c’est le manque d’ouvriers pour la moisson. Jésus le sait. Mais il ne désespère pas. Il envoie les 72 en mission en les invitant à entrer dans la confiance, par la prière « priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson. » Et le mot « ouvrier » est important. L’ouvrier n’est pas le maître. De même que celui qui est envoyé en mission n’est pas Dieu. Le fait de partir 2 par 2 est d’ailleurs un signe parlant et important. Le signe que chacun doit prendre soin l’un de l’autre, que le disciple n’est pas un électron libre et qu’il fait partie d’un corps qui le dépasse. Mais qui a besoin de lui.
Cela nous invite à une certaine humilité. Humilité qui nous est rappelé lorsque Jésus dit que les disciples sont envoyés « comme des agneaux au milieu des loups. » C’est un rappel pour dire que le terrain peut être parfois hostile. Nous sommes ici dans la réalité de la mission. Un agneau face à un loup n’a aucun pouvoir. Mais il reste un agneau. C’est-à-dire, le disciple doit toujours chercher à faire sa mission dans la paix. C’est d’ailleurs cela que Jésus demande aux disciples « … dans toutes les maisons où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ » Et l’attitude du disciple est celle qui doit porter le plus de témoignage. Savoir que ce n’est pas son œuvre. Ne pas avoir la prétention d’imposer le message. Et demeurer là où l’accueil est vécu. Ce n’est que dans les cœurs disposés que la bonne nouvelle peut porter de fruits. Et le disciple doit avoir la délicatesse de se rendre compte que celui qui est en face n’est pas encore prêt. Cela ne l’empêche pas d’annoncer le message « sachez-le, le Règne de Dieu s’est approché » mais cela l’oblige à ne pas violenter l’autre. L’attitude de celui qui est envoyé est donc celle de la simplicité. Annoncer que le Royaume de Dieu s’est approché mais sans vouloir l’imposer. La raison même de ce voyage est l’annonce merveilleux de la présence de Dieu qui s’est fait tout proche. Mais cette présence ne peut être imposé à qui que ce soit.
Le retour de mission se trouve alors être joyeux. Les disciples font part à Jésus de ce qu’ils ont vécus et se réjouissent que des choses extraordinaires s’y sont passées. Aucune plainte à cause du caractère précaire de la mission mais la joie des fruits déjà visibles. Et c’est parce qu’ils ont exprimé tout cela que le Seigneur peut leur faire entrer dans ce qui est essentiel : « réjouissez-vous [d’abord] parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » Ce qui demeure le plus important c’est la relation que nous avons avec le Seigneur. Relation qui prend à la fois s’enracine et s’épanoui dans la communauté.
C’est cette invitation que Jésus nous fait à chacun de nous. Il nous invite à être des ouvriers pour sa moisson. Il nous invite à être disciples-missionnaires. Il nous invite à approfondir notre relation avec Lui pour mieux le connaître et le faire connaître. Il nous dit, à chacun « Allez ! Voici que je vous envoie… » et nous, que répondons-nous à cet appel ?
(Is 66, 10-14c ; Ps 65 ; Ga 6, 14-18 ; Lc 10, 1-12.17-20)