30 Juin 2019
Ce que nous entendons de la bouche de Jésus nous semble être un peu dur. Pourquoi l’homme appelé ne peut pas aller enterrer son père qui est mort ? Pourquoi le dernier ne peut pas faire ses adieux à sa famille ? Et pourquoi Jacques et Jean sont si durs avec les samaritains, au point de vouloir qu’un feu tombe du ciel et les détruisent ?
Alors, imaginez que vous cherchez pour votre meilleur ami, que vous aimez beaucoup, un lieu pour qu’il puisse être accueilli… et tous, refusent, parce qu’il n’est pas de la même « nationalité »… on trouverai cela révoltant, non ? Et par un excès de zèle, à cause de l’amitié que vous unis, vous pourriez même souhaiter, secrètement, que ces gens là se cassent la figure. C’est à peu près ça la réaction de Jacques et Jean face au refus des samaritains pour accueillir Jésus. Mais celui-ci les réprimande car l’amour n’oblige pas, l’amour véritable nous laisse libres. Jésus ne s’impose pas, à personne. Il nous laisse libres ! Libres de l’aimer ou de le refuser. Libres de l’accueillir ou de le rejeter.
Et les réponses de Jésus, alors ? Ne sont-elles pas une atteinte à la liberté de ses personnes qui sont appelés ou qui décident de le suivre ? Non. Pas du tout ! Toutes les réponses doivent être entendues et comprises à partir du début de cet évangile : « … Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. » Que va-t-il y faire ? La route de Jérusalem sera pour le Christ la route qui mènera à la crucifixion, la route du chemin de croix. Et il le sait. Il y va pour donner sa vie, librement, pour nous sauver, c’est-à-dire, nous relier une fois pour toutes à Dieu. C’est la route vers la Croix. Et il y a donc, urgence ! Il est urgent pour lui, à ce moment-là, que le règne de Dieu soit annoncé. Il est urgent que l’amour transformateur de Dieu soit annoncé. Il est urgent que nous allions directement à l’essentiel. Lorsque nous sommes dans une urgence, nous finissons par ne pas faire ce que d’autres trouvent important. Donc, Jésus n’est pas méchant ni à côté de la plaque lorsqu’il répond de la sorte, mais il rappelle que l’essentiel, à ce moment-là, c’est de le suivre car il est le « chemin, la vérité et la vie. » Et il nous révèle l’exigence de l’amour et l’exigence de l’appel de Dieu qui repose sur chacun de nous. Chacun de nous, chacun de vous, est appelé par Dieu. Pour annoncer son règne, pour annoncer son amour, pour professer sa foi en ce Dieu qui donne sens à notre vie. Chacun de nous est appelé à mettre la main à la charrue et regarder de l’avant pour voir comment Dieu agit dans nos vies. Jésus est exigeant car l’amour est exigeant. L’amour nous laisse libre mais dans une liberté que nous oblige à choisir. C’est le paradoxe de l’amour. Nous ne pouvons pas être « entre-deux », dans l’amour. Et aimer c’est poser un geste concret, qui signifie notre choix. Comme le geste de Nooreza, en demandant le baptême, et celui de ses jeunes, par la profession de foi. L’amour ne peut transformer notre vie que si nous nous laissons transformer. Ainsi va de même pour la foi ! Elle ne peut transformer notre vie que si nous nous laissons transformer. A chacun de nous, Jésus nous dit « suis-moi ». Et chacun de nous peut donner une excuse pour ne pas le suivre. Et nous pourrons alors passer la vie à chercher ce qui peut nous combler. Alors que c’est juste en face de nous ! Et l’appel du Christ n’est pas seulement pour ceux qui veulent devenir prêtre ou religieux, religieuse. Son appel c’est pour chacun de nous. Car il nous donne le vrai sens de notre vie : « aimer Dieu et le prochain comme soi-même. » En se mettant, par amour, au service les uns des autres. Jésus a le visage déterminé, non parce qu’il va sur le chemin de la croix, mais parce qu’il va poser un geste d’amour, celui de donner sa vie pour que nous ayons la vie par Lui et en Lui. Et il sait, qu’il est urgent d’aimer ! Et que l’amour se traduit par des gestes concrets.
Laissons retentir en nous cet appel de Jésus. Laissons vibrer en nous son désir. Et osons lui dire « oui » ! Et nous verrons alors le véritable sens de notre vie ! Ayons le visage déterminé. Déterminé pour servir et aimer Dieu et pour donner la vie pour ceux qu’on aime ! Faisons route avec Jésus, car à la fin du parcours, c’est la vie en plénitude qui nous attend ! Mais pour aimer, véritablement, il faut du courage ! Demandons donc ce courage au Seigneur.
(1R 19, 16b.19-21 ; PS 15 ; Ga 5, 1.13-18 ; Lc 9, 51-62)