Homélies et autres réflexions
18 Août 2019
« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. » Cette parole de Jésus vient presque à l’encontre de de l’idée que nous pouvons nous faire de lui. Comment se peut-il qu’il ne vienne pas pour apporter la paix ? Surtout pour ses contemporains, entendre cette parole a dû être un bain d’eau froide puisqu’ils attendaient justement un messie qui serait capable d’apporter la paix, d’unifier le peuple. Jésus parle ici en connaissance de cause. Rappelons-nous, par exemple, qu’au chapitre 4 de saint Luc, nous sommes témoins de cet épisode du retour de Jésus à Nazareth et où il est rejeté par les siens.
Ce qui nous dit Jésus ici, même si ça nous coûte de l’entendre, ce qu’il nous dit c’est que l’unité et la paix ne peuvent régner que s’il y a une véritable conversion du cœur. Il ne s’agit pas de devenir ennemi. Mais il est plutôt question du fait que choisir de suivre le Christ c’est le préférer au-delà de tout. Choisir de suivre le Christ c’est se laisser transformer par Lui. Choisir le Christ c’est décider de se séparer de tout ce qui nous éloigne de lui, ou, en d’autres termes, c’est décider de se séparer de tout ce qui ne nous conduit pas à la vie. C’est bien cela la conversion. Et c’est pour cela qu’elle est éprouvante.
Jésus nous montre la radicalité de le suivre, il nous met en face de ses épreuves que nous pouvons vivre, de tous ces combats qui peuvent se dresser devant nous par le simple fait de donner la première place à Dieu dans notre vie. Mais si notre cœur est tourné vers le Seigneur, si notre regard est fixé sur celui du Christ, nous pouvons traverser l’épreuve dans confiance qui nous est donné par la foi. Et bien souvent, faire preuve de confiance, c’est apprendre à vivre un jour après l’autre. Un jour à la fois !
Vivre de la foi et avec la foi n’est pas un antidote pour que nous n’ayons plus de difficultés dans la vie. Mais vivre de cette foi que le Seigneur nous donne c’est savoir que sa présence est transformatrice et qu’il est là, présent. Mais encore faut-il que nous voulions nous laisser transformer. Jésus est venu apporter un feu sur la terre. Nous découvrons plus tard que ce feu-là est son Esprit lui-même. Et c’est par l’Esprit Saint que notre cœur peut être transformé. C’est par l’Esprit Saint que nous quittons le relativisme du « tout est bien et tout est bon » pour entrer dans la radicalité de la vie avec Dieu. Car le « feu allumé par Jésus conduit à des choix radicaux. »
Suivre Jésus n’est pas une excuse pour entrer dans un subjectivisme tyrannique, où la seule chose qui compte c’est ce que je ressens. Mais c’est se poser comme homme et femme capables de choisir, de s’engager, d’engager sa vie. C’est prendre des risques. C’est se mettre dans l’école de Jésus et entrer dans la radicalité de la foi. Cette radicalité que le Christ lui-même a vécu. Cette radicalité de choisir Dieu (et donc, de renoncer à ce qui ne vient pas de lui) et d’avoir une relation personnelle avec Lui. Suivre Jésus c’est laisser entrer dans notre vie la Lumière qui éclaire notre chemin et nous révèle ce qui a besoin d’être guéri, réconcilié. Ce qui a besoin d’être changé et transformé ! Ne soyons pas accablés par le découragement ni par la fatigue du chemin, mais ayons l’audace de témoigner que la présence du Christ dans notre vie renouvelle notre propre existence et nous engendre dans une vie nouvelle !