Homélies et autres réflexions
9 Février 2020
« Qui suis-je ? Quelles sont mes valeurs profondes ? » Ces questions sont venues me rendre visite quand j’ai commencé à méditer sur les textes d’aujourd’hui et à préparer cette homélie. Et pourquoi ? Me suis-je demandé. Parce qu’il est de cela dont il s’agit dans les lectures. Savoir qui on est. Savoir les valeurs que nous portons en nous, indépendamment de notre capacité à bien parler, de notre savoir ou de notre statut social ou culturel. Indépendamment de nos fragilités ou faiblesses. Avoir le courage d'enlever nos masques. La question fondamentale est celle d’oser aller au plus profond de nous-même, visiter les méandres de notre cœur pour y trouver ce qu’y se cache, et laisser jaillir la lumière du Seigneur.
Dans tous que nous avons entendu dans les lectures, ce qui ressort comme une évidence pour moi aujourd’hui, c’est que tout se joue au cœur même de la relation. La relation à Dieu, à l’autre et à soi-même. Tout se joue au cœur de la relation parce que nous sommes des êtres profondément relationnels. Nous avons, ici, une feuille de route qui nous indique les démarches à suivre pour que Dieu soit connu, reconnu et aimé à travers nous. Et cela exige que nous entrions dans une démarche d’humilité et de reconnaissance que, seuls, nous ne pouvons rien faire.
Si je devais résumer tous que nous avons entendu je dirais : fais le bien. Donne sans compter. Car Dieu passe par ce que nous sommes. Dieu passe par chacun de nous pour faire son œuvre. Et non seulement il traverse notre histoire mais il nous appelle à devenir des maïeuticiens, c’est-à-dire, des être capables de faire accoucher ce qu’il y a de plus beau et de plus vrai dans le cœur de chacun. Révéler la ou les valeurs que chaque personne, plus petite ou plus grande soit-elle, révéler la valeur qu’elle porte en elle. C’est en cela que nous sommes invités à être « sel de la terre » et « lumière du monde ». C’est notre responsabilité de croyants, de chrétiens que de révéler chez l’autre, et en nous, ce qui remet debout, qui réconcilie, qui fortifie. Mais pour cela il nous faut oser la relation. Et il faut oser aussi l’humilité de savoir qu’aller à la rencontre de l’autre c’est entrer dans un territoire sacré. Et Dieu est venu vers nous pour nous le montrer lui-même qu’oser la relation est le lieu privilégié pour la guérison du cœur.
Nos frères et sœurs malades, ceux qui souffrent, sont, pour nous, les soi-disant, bien portants, ce sel de la terre qui nous révèle qu’oser assumer sa fragilité, oser dire sa vulnérabilité, est un chemin de lumière. Ceci n’enlève pas la douleur ni la souffrance, mais nous donne la certitude que le sens de la vie qu’est la notre ne peut être trouvé que si nous osons accueillir avec délicatesse et reconnaissance ce que nous avons reçu.
« Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. [ose entrer et vivre la relation] Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. »
Que le Seigneur nous donne la grâce de découvrir qui nous sommes et ce que nous portons au plus profond de nos cœurs pour que nous puissions répondre à sa parole et être sel de la terre et lumière du monde ! Car entrer en nous-mêmes c’est partir à la rencontre du Seigneur ! Et le rencontrer, c’est entrer dans le chemin de la Vie ! Et ta nuit sera lumière.