Homélies et autres réflexions
2 Février 2020
Quarante jours après Noël nous sommes invités à contempler un autre mystère de la vie du Christ. Pour accomplir la loi, ses parents vont au Temple pour le présenter, comme la coutume. Ainsi que pour offrir le sacrifice et encore pour la purification de Marie. Un geste ordinaire, réalisé par toutes les familles du peuple d’Israël, prend, ici, une nouvelle ampleur. Ce ne sont pas seulement des parents qui présentent leur premier-né au Dieu Tout Puissant, mais c’est Dieu lui-même qui se manifeste encore une fois à son Peuple.
Depuis Noël nous sommes dans l’émerveillement de ce Dieu qui s’est fait proche, pauvre et vulnérable ; de ce Dieu qui se fait accessible. La scène de Syméon est l’illustration même de cela. Dieu se fait proche, tellement proche, qu’il peut le toucher, le voir !
Cet épisode est l’accomplissement d’une promesse que le Seigneur avait faite à Syméon. Il ne verrait pas la mort avant de voir le sauveur ! Son sauveur ! Nous ne savons pas qu’elle était son âge, nous savons en revanche qu’il était fidèle, confiant, persévérant.
La présentation de Jésus au Temple est la présentation de Jésus à notre humanité. Notre humanité blessée, qui attend son sauveur ! Le geste de Syméon est le signe de la possibilité que Dieu nous donne de le recevoir, de l’accueillir. Et les rôles s’inversent : celui qui devait être « présenté », Jésus, devient celui qui reçoit la vie donnée de cet homme qui l’accueille, et de cette femme, qui proclame les louanges de Dieu et qui annonce les merveilles du Seigneur. Dieu est passé, entré dans leur vie !
Nous ne pouvons pas rester indifférents au passage de Dieu dans notre vie. Nous ne pouvons pas faire semblant que Dieu n’est pas là, lorsqu’il se manifeste. Et ce qui est merveilleux c’est qu’il ne cesse de se manifester. A nous d’avoir un cœur capable de l’accueillir. De le recevoir. L’attente du Christ a généré chez Syméon cette certitude que cet enfant-là, c’était lui ! Nous ne savons pas quel signe il a reçu pour savoir que ce Jésus-là était « le Jésus », nous savons juste qu’il est allé au Temple « sous l’action de l’Esprit Saint. » Et il vaut mieux ne pas savoir quel était le signe car Dieu se manifeste de manière unique à chacun. Chacun, selon son histoire de vie, ses désirs, ses rêves, ses talents… Dieu vient toucher en nous ce qui donnera sens à la rencontre. Toutefois, nous sommes appelés à avoir une relation proche, personnelle et sincère avec lui. Il n’y a que comme ça que nous pourrons reconnaître son passage dans notre vie.
Les parents de Jésus se sont soumis à la loi, Jésus s’est soumis à la loi et cela jusqu’au bout. Comme nous l’avons entendu : « et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de la Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. » Ici aussi les rôles sont inversés. Nous pouvons présenter à Jésus ce que nous vivons, traversons de difficile. Nous pouvons lui présenter non parce qu’il est un Dieu Tout Puissant (car il l’est) mais surtout parce qu’il est un Dieu qui s’est fait proche, accessible, pauvre ! Un Dieu qui ne s’est pas débarrassé de notre humanité, mais qui l’a assumé et divinisé ! Un Dieu qui se présente devant nous pour que nos yeux aussi voient le salut !
Sur chacun de nous repose une promesse de Vie. Et chacun est invité à entrer dans une démarche de confiance, de persévérance mais surtout, d’Espérance. Car le Dieu auquel nous croyons est un Dieu qui s’est fait pauvre, proche, accessible ! Pour que nous puissions le recevoir, l’accueillir, l’aimer et nous laisser aimer, profondément, par lui. Jusqu’au bout !
(Ml 3, 1-4 ; Ps 23 ; He 2, 14-18 ; Lc 2, 22-40)