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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le mercredi de cendres | Année A |2020

Chers frères et soeurs,

Nous commençons aujourd’hui notre grande marche, notre grand pèlerinage, qui nous prépare à vivre et à célébrer d’un cœur renouvelé le mystère de la Passion, Mort et Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Ce pèlerinage se vit à la fois d’une manière personnelle et communautaire. Personnelle, car nous avons besoin de prendre du temps avec celui qui nous aime inconditionnellement. Et communautaire, car nous sommes membres d’un même corps. Un corps qui grandit et porte de fruits dans la mesure où il se laisse toucher et transformer par celui qui est sa tête, le Christ.

Ce pèlerinage sera ponctué, pour chacun de nous, par des moments de consolations et de désolations. Des moments où nous seront émerveillés par ce que nous vivrons, bien souvent dans le secret de notre cœur. Et aussi des moments où nous aurons besoin de nous accrocher pour ne pas laisser la fatigue de la route prendre le dessus. Pour ne pas laisser notre cœur se détourner de ce qu’est l’essentiel de notre vie chrétienne : notre relation personnelle et intime avec le Christ. Et le temps du carême est un temps favorable, nous le savons, pour construire ou approfondir cette relation.

Par les trois axes spirituels du carême : la prière, le jeûne et l’aumône, nous pouvons nous tourner davantage vers Dieu et vers l’autre. Car une relation à Dieu qui ne nous ouvre pas aux autres et aux soucis du monde, peut être une relation stérile. Et Dieu désire que nous portions du fruit ! C’est un pèlerinage aussi pour entrer dans une plus grande connaissance de soi. Non pour tourner autour de son propre nombril dans une démarche égoïste et individualiste, mais s’ouvrir à ce que le Seigneur nous permettra de vivre. En d’autres termes, c’est un apprentissage pour consentir au réel ! C’est-à-dire, quitter les idéalisations de ce que nous attendons d’une vie spirituelle et ecclésiale, pour entrer dans l’action de grâce de ce qui nous est donné de vivre, personnellement et communautairement. Passer de la désolation de ce qui n’est plus, à l’action de grâces de ce que nous est donné de vivre.  Et accueillir cette parole « au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » pour « ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. »

Nous aurons à entendre et à réentendre cette invitation du Seigneur : « revenez à moi de tout votre cœur. » Cette invitation à la conversion. Cette invitation à déchirer notre cœur. Autrement dit, à l’élargir, le laisser transformer par la Parole vivante du Christ. Car l’évènement ou le geste religieux n’ont aucun sens si je ne suis pas dans une relation personnelle avec le Christ. Et comme tout pèlerinage, nous aurons des moments pour vivre des haltes, de repos. Pour reprendre les forcer et continuer la marche. Ces moments de haltes sont justement l’écoute de la Parole de Dieu et l’eucharistie, qui nous aidera à vivre le don de soi aux autres et la vie fraternelle que nous sommes invités à vivre pour témoigner de la Vie du Christ en nous.

Nous allons recevoir les cendres, signe de notre petitesse et de notre besoin de Dieu. Puissions-nous offrir au Seigneur ce qui fait obstacle à son œuvre dans nos vies, pour entrer dans une véritable démarche de conversion. « Seigneur, avec toi nous irons au désert ! » Nous savons que tu es là ! Que tu marches avec nous ! Que tu es là, dans le secret, et que tu vois ce que nous traversons. Marche avec nous, Seigneur, pour que nous allions toujours et davantage vers le Haut et vers l’autre. Car tu es un « Dieu tendre et miséricordieux », présent dans nos combats humains et spirituels ! Certitude de victoire et de vie ! A chacun de nous je souhaite un beau, profond et fécond pèlerinage !

(Jl 2, 12-18 ; Ps 50 ; 2Co 5, 20 à 6, 2 ; Mt 6, 1-6.16-18)

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