Homélies et autres réflexions
8 Août 2020
Qui a-t-il de commun entre la première lecture et l’évangile ? Il y en a deux choses : la première c’est la manifestation de la puissance de Dieu. Et la deuxième en découle de la première, c’est-à-dire, Dieu se manifeste par une force tranquille. Elie reconnait la présence de Dieu par le « murmure d’une brise légère » et les disciples reconnaissent Jésus comme étant le « Fils de Dieu » parce qu’il apaise la tempête.
Nous sommes après la multiplication des pains. En lisant l’évangile nous pourrions dire que les disciples n’ont plus le droit de douter ni d’avoir peur. Ils ont vu que Jésus a nourri toute une foule à partir des 5 pains et des 2 poissons qu’ils avaient. Mais au milieu d’une tempête nous oublions facilement les expériences que nous avons pu vivre. Et au milieu de la tempête dans laquelle ils étaient, à la vue de Jésus, ils ont eu peur. Et Jésus ne leur fait pas de reproches. Il leur dit seulement « confiance, c’est moi, n’ayez plus peur ! » J’aime beaucoup la fin de cette phrase : « n’ayez plus peur. » C’est comme si Jésus prenait acte de leur peur et la prenait au sérieux. Et par sa présence, il leur rappelle qu’ils n’ont plus à en avoir peur. Il est là ! Celui qui fait les miracles, mais surtout, celui qui donne sens à leur vie. « N’ayez plus peur. » Il nous rappelle qu’avoir peur est une émotion humaine, normale, et qui peut même être féconde. Mais lorsque la peur nous paralyse, nous sommes incapables de voir le réel tel qu’il est. Et donc, nous ne voyons plus que Dieu est là, avec nous !
Bien souvent nous attendons Dieu dans l’extraordinaire, alors qu’il est là, dans l’ordinaire. Dans ce qui fait notre quotidien. Bien souvent nous voulons ressentir la présence de Dieu de manière spectaculaire. Alors que Dieu se manifeste le plus souvent dans le silence. Croire en Dieu ce n’est pas ressentir Dieu. Et avoir la présence de Dieu ce n’est pas forcément le sentir. Mais c’est se rappeler qu’il passe auprès de nous comme le « murmure d’une brise légère » et qu’il se manifeste comme la mer apaisée.
Et dans nos tempêtes quotidiennes et nos peurs, le Seigneur vient nous rappeler qu’il est là ! Et que même si nous ne nous le reconnaissons pas, il est là ! Et il ne nous fait pas de reproches mais nous redit : « confiance, c’est moi, n’ayez plus peur. »
Quelles sont nos tempêtes qui ont besoin d’être apaisées ? Quelles sont nos peurs qui ont besoin d’être identifiées ? Osons les regarder avec le Christ. Soyons attentifs à sa présence discrète et nous aussi nous pourrons dire, comme les disciples : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu. » Amen.