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LE BLOG DU PERE EMMANUEL

homélies dominicales et d'autres réflexions

Homélie pour le 12ème dimanche du temps ordinaire | Année B | 2021

|Job 38, 1.8-11 ; Ps 106 ; 2Cor 5, 14-17 ; Mc 4, 35-41|

Que venons-nous chercher lorsque nous sortons de chez nous pour venir à la messe ? Venons-nous chercher une récompense ou une consolation ? Si nous sommes-là parce que nous nous jugeons méritants d’avoir « notre messe » dans « notre église » cela revient à dire que nous sommes dans la revendication, dans la méritocratie. En revanche, si nous sommes là, pour célébrer ensemble, car nous avons besoin de la force du Seigneur pour avancer, pour continuer notre route et pour nous donner, là, nous sommes dans l’accueil du don.

Dans le premier cas, celui de la revendication, nous agissons comme le vieil homme qui n’a pas véritablement rencontré Jésus. Dans le deuxième cas, nous vivons comme des hommes et de femmes qui ont rencontré le Christ et dont la vie a été transformée et n’est plus centrée sur eux-mêmes mais sur lui. C’est provocateur ce que je vous dis là ? Oui, peut-être. Mais c’est bien cela que Paul nous dit lorsqu’il affirme : « Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. » Et le « eux » dans cette affirmation, c’est nous !

Nous traversons une période de tempête et de changements. Au niveau mondial, avec la pandémie. Mais aussi au niveau personnel et communautaire, dans notre vie personnelle mais aussi paroissiale, avec toutes les conséquences de cette période. Encore une fois, le Christ nous invite et nous interpelle à regarder plus haut, plus loin et dans l’espérance. Il nous appelle à entrer dans la barque avec lui et à lui faire confiance. Nous avons deux possibilités : voir ce que nous traversons à travers le prisme de la foi, ou le voir à travers le prisme de notre propre égo. Dans ce dernier cas, nous allons nous agiter pour rien. Dans le premier, nous allons vivre ce que nous avons à vivre, avec le Seigneur que, même s’il dort dans la barque, sa seule présence suffit pour nous apaiser et nous encourager.

La barque est symbole de l’Eglise. Cette Eglise que nous formons. Qui a pour vocation d’accueillir et porter ceux qui s’approchent d’elle. Cette Eglise qui est à la fois fragile et sainte. Fragile parce qu’elle est formée par des hommes et de femmes. Sainte, parce que sa tête c’est le Christ, toujours présent.

Ce matin la parole de Dieu nous rappelle que « si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » C’est-à-dire, celui qui est dans le Christ aspire à vivre l’unité, la bienveillance, le don de soi. Sans hypocrisie, sans division, sans jugement ni le piège de l’auto-suffisance ou de l’auto-référence. Puisque notre seule référence est le Christ et que « le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » Dans lesquels des mondes sommes-nous, donc ?

Chers frères et sœurs, ne nous laissons pas égarer par nos peurs. Ne nous laissons pas nous éloigner les uns des autres par nos jugements ou nos difficultés à nous entraider ou à travailler ensemble. Mais, au contraire, soyons signes de cette espérance dans laquelle le Christ veut nous introduire. Soyons signes de ce que nous recevons dans l’Eucharistie et dans la Parole : présence du Christ entre nous, à travers nous, pour les autres. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons être dans la barque ensemble, pour le Seigneur. Et grandir ensemble, pour que l’Eglis soit, véritablement, l’image de ce nouveau monde dont le Christ ressuscité est le centre et le fondement.

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