Homélies et autres réflexions
16 Octobre 2022
|Ex 17, 8-13 ; Ps 120 ; 2Ti 3, 14-4,2 ; Lc 18, 1-8|
Qu’y- a – t-il au cœur de la Liturgie de ce dimanche ? La réponse est simple : la place de la prière !
Que ça soit dans la première lecture, en passant par le psaume, la deuxième lecture et l’évangile, la prière est omniprésente. Plus que ça, la nécessité de la prière est omniprésente. Mais les lectures de ce jour nous révèlent aussi quelque chose d’autre : l’affectueuse présence de Dieu au cœur même de notre vie. C’est ce qui nous laisse entrevoir Jésus lorsqu’il dit dans la parabole : « Et Dieu ne fera pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? »
En effet, si d’un côté Jésus manifeste à ses disciples la nécessité de prier sans se décourager, d’un autre côté, il rassure ces mêmes disciples en manifestant ce visage d’un Dieu qui agit par amour et non par vengeance. Ce Dieu qui accompagne et qui prends soin. Dans le monde biblique l’image de la veuve (ainsi que celle de l’étranger et de l’orphelin) est l’image de ce qui est vulnérable par la situation même de vie et qui appelle une protection. La Loi prescrivait de les protéger. En prenant alors cette image, Jésus veut montrer que si même un juge injuste finit par céder aux appels de cette veuve, à plus forte raison, Dieu ne peut abandonner ceux qui se confie à Lui. Ainsi, nous sommes invités à persévérer dans la prière.
La prière est donc une invitation à un dialogue. Ce dialogue se nourrit de notre vie quotidienne mais aussi de la Parole de Dieu elle-même, comme nous indique la deuxième lecture. Fréquenter la Parole de Dieu, la contempler, seul ou en communauté, nous permet d’approfondir notre connaissance de Dieu et donc, nous permet de nourrir ce dialogue que nous pouvons avoir avec lui. L’invitation à partager la Parole de Dieu est alors une invitation à entrer dans sa vie pour laisser que notre vie soit transformée. C’est regarder les évènements quotidiens avec un regard tournée vers l’Espérance, même si tout semble nous faire penser le contraire. Et cela parce que nous pouvons témoigner que Dieu n’abandonne jamais les siens.
Mais la prière est aussi (ou peut être) un combat. Nous pouvons voir cela par l’image de Moise qui doit se faire aider pour rester en position de prière. Cette image peut nous aider à comprendre que notre vie de prière a besoin (parfois ou bien souvent) d’être aidée, encouragée, portée par la prière de la communauté. Seul nous ne pouvons pas faire grand-chose. Ensemble, nous pouvons avancer davantage.
Cependant, cette vie de prière nous invite à nous laisser transformer de l’intérieur. Cette intimité avec la Parole de Dieu qui se manifeste par ce dialogue, nous appelle à changer nos actes, nos pensées, pour que nous puissions être signes de cette présence de Dieu. Pour que nous puissions encourager, enseigner, annoncer la bonne nouvelle mais toujours avec patience et charité. Nous pouvons alors nous rendre compte qu’une vie de prière n’est pas du marchandage ni soumettre Dieu à notre propre volonté. Mais c’est entrer dans une démarche de confiance. Vouloir croire, c’est-à-dire, décider de croire même si parfois les combats quotidiens peuvent nous décourager. Si nous décidons de croire, de vouloir croire. Si nous décidons de nous plonger dans la Parole de Dieu qui nous révèle son amour et sa présence. Si nous choisissons de nourrir nos actes par notre prière et notre prière par nos actes de charité, alors, lorsque le Chris reviendra il trouvera encore la foi sur la Terre.