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homélies et autres réflexions

LE BLOG DU PERE EMMANUEL

Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire | Année C | 2022

 

|Martyrs d’Israël 7, 1-2.9-14 ; Ps 16 ; 2Th 2, 16-3, 5 ; Lc 20, 27-38 |

L’année liturgique touche à sa fin. Les lectures qui clôturent le cicle liturgique sont plutôt tournées vers ce que nous appelons « les fins dernières ». Et aujourd’hui nous sommes au cœur même d’une réalité de notre foi : la foi en la résurrection. Les textes de ce dimanche sont à la fois une invitation à croire et une consolation pour le croyant. Que nous croyions aisément à la résurrection du Christ, cela ne pose pas vraiment de problème, mais croire en la résurrection des morts, là, il nous faut poser un acte de foi plus ferme. Toutefois, cette question-là est essentielle dans notre foi. Tellement essentielle que le Christ lui-même ne s’est pas détourné lorsque la question lui a été posée.

Ceux qui ne croyaient pas en la résurrection ont défié Jésus, ils ont pris l’exemple du mariage et ce sont appuyés sur la loi de Moïse. Jésus, quant à lui, ne va pas démériter le lien matrimonial et va mettre ses interlocuteurs face à leur incohérence, voire, face à leur manière simplement rationnelle de lire l’Ecriture. Il montrera qu’il y a un changement radical entre cette vie que nous connaissons et la vie après la résurrection. En revanche, l’amour entre deux personnes qui se sont données l’une à l’autre ne finira pas dans la vie éternelle car « tout ce qu’il y a de positif dans le monde n’est pas détruit par la résurrection, mais est sublimé, spiritualisé » par cet amour plus grand qu’est Dieu. Ensuite, Jésus fait comprendre aux saducéens que dès le départ cette question de la résurrection est, en quelque sorte, réglée, car Dieu lui-même s’est présenté à Moïse comme le Dieu de ses pères, comme le Dieu qui s’incarne dans l’histoire pour la mener jusqu’au bout et qui fait partie d’elle. Il s’est présenté comme le Dieu « d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » pour rappeler à Moise qu’il est le Dieu des vivants. Et cela nous donne la raison pour laquelle ce qui était inaudible devient clair : nous sommes faits, crées pour la vie ! Car celui qui nous a créés est le Dieu de la vie. Et si nous sommes à son image et à sa ressemblance nous ne pouvons pas être voués à la mort éternelle ! C’est une parole d’Espérance !

Et pour nous, aujourd’hui, dans notre vie ? En quoi cette parole peut-elle nous aider ? En quoi elle est une bonne nouvelle pour nous ? Cette parole de Jésus nous permet d’entrer dans un chemin d’espérance et de consolation. Un chemin qui nous permet de traverser notre existence, parfois si difficile, avec ce regard tourné vers cette porte que le Christ lui-même a ouvert par sa résurrection. En soi, ce qui est important ici ce n’est pas de savoir comment la résurrection va-t-elle avoir lieu, mais de savoir la raison. Et la raison est simple : notre Dieu est le Dieu de la vie, des vivants, et non pas le Dieu de la mort. Ainsi, même si la vie et les expériences que nous vivons insistent parfois à vouloir nous montrer le contraire, notre foi nous dit que la vie est plus forte. Qu’à la fin elle aura le dernier mot. Car le Christ a déjà vaincu la mort.  

Je ne sais pas quelle est l’expérience de finitude que vous traversez dans votre quotidien, mais ce que je sais c’est que ses expériences peuvent nous apprendre au moins deux choses : la première c’est que nous sommes faits pour quelque chose de plus grand que nous, la résurrection. Et la deuxième, c’est que nous n’avons que maintenant, là, aujourd’hui pour nous laisser aimer et manifester notre amour. Nous n'avons que le temps présent pour enraciner notre vie dans l’amour. Que notre foi en la résurrection fasse grandir en nous notre capacité à aimer ! Qu’elle nous aide à voir le monde et les événements de la vie avec espérance. Car notre Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants !

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