Homélie pour la Solennité du Christ Roi de l’Univers | 2022

Pour les amateurs de foot, nous allons avoir tout à l’heure le coup d’envoi de la Coupe du monde de foot. Bien parfois une équipe décide le match dans les dernières minutes, voire, secondes. Pour les joueurs (et certains supportaires), sur le terrain, ils jouent leur vie ! Pour gagner il faut avoir un geste précis, un jeu bien réfléchi ou spontané et à la dernière minute tout peut basculer ! C’est un peu ce qui a fait l’un des deux crucifiés avec le Christ. Tous deux ont eu toute une vie pour prendre de bonnes décisions, faire les bons choix, être bons. Nous ne savons pas pourquoi ils étaient des « malfaiteurs » mais toujours est-il que, apparemment, ils n’ont pas joué le bon match. En revanche, l’un d’eux, à la dernière minute de la deuxième mi-temps, a marqué le but qui lui a permis d’avoir la coupe !

Nous pourrions dire qu’il est trop simple de faire des bêtises toute sa vie et simplement regretter à la fin ! Je dirais plutôt qu’il est courageux de se rendre compte, à la fin de sa vie et dans un moment si dramatique, que nous avons passé tout le temps sur le terrain sans faire le bon match. Je dirais plutôt qu’il faut savoir être humble pour reconnaitre que nous avons besoin de l’autre. Que nous avons besoin d’être sauvés, c’est-à-dire, que nous avons besoin que Dieu fasse partie de notre vie. Ainsi, le dit « bon larron » a reconnu qu’il avait fait quelque chose de mal et reconnu que le Chris pouvait le relever.

Et si le terrain le roi est celui qui marque le plus de buts, ici, le Roi est celui qui donne sa vie, sans compter. Voilà notre Roi ! Il est à la fois le maître et l’ami. Le roi et le serviteur. Celui qui relève et qui redonne la vie. Il est l’accomplissement des promesses de Dieu.

Dieu accomplie toujours ses promesses. Il entend toujours la prière de ses enfants. Il défend le pauvre. Il protège ceux qui sont dans le besoin. Et il attend que nous, ses serviteurs, ses amis, puissions accomplir notre vocation, qu’est celle d’aimer et de donner notre vie. Et lorsque nous disons « donner sa vie » il s’agit de poser des gestes et des paroles qui consolent, qui redonnent l’espérance. Et pour cela nous sommes invités à nous laisser rejoindre par ce Dieu qui se fait homme, qui se fait proche. Ce Dieu qui se donne à chacun de nous.

En raison de notre baptême nous sommes prêtres, prophètes et rois. Être prêtre c’est porter le monde dans sa prière ; être prophète c’est annoncer ce Dieu qui nous rassemble et qui nous aime. Et être roi c’est servir ! Nous sommes invités dès le départ au plus beau match de notre histoire : celui de notre propre vie. Vie qui n’a de sens que si nous sommes avec les autres, au service des autres par ce que nous pouvons donner. Nous ne serons à l’image et à la suite de notre Roi que dans la mesure où on quitte notre propre confort et « petit monde » bien rangé pour nous mettre dans une dynamique du don de soi, pour et avec Dieu. La dynamique de ce don qui change la vie jusqu’au bout. Et si jamais dans notre propre match nous nous sentons perdus, nous pouvons emprunter les mots de ce malfaiteur pardonné « Jésus, souviens-toi de moi… » et nous rappeler que Dieu accompli toujours ses promesses et nous invite à sa suite pour que nous soyons témoins concrets de sa présence. Notre roi se présente comme un Roi crucifié dans ce dans un monde qui cherche la puissance ! Un Roi qui donne sa vie. Que nous soyons au service de ce monde qui a tant besoin de retrouver le sens de la Vie, de l’amour, du don !