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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Homélie pour le premier dimanche de l’Avent | Année A | 2022/23

Nous voilà au début d’une nouvelle année liturgique. Une nouvelle occasion qui nous est offerte par la Liturgie pour grandir dans notre relation à Dieu, aux autres et à nous-mêmes. Une nouvelle possibilité qui nous est offerte pour mettre Dieu dans le cœur de notre quotidien. Et c’est bien cela qui nous est donné de voir dans la liturgie de la Parole de ce dimanche. Nous pourrions être d’ailleurs étonnés que l’Evangile donné pour ouvrir l’année et la préparation vers Noel soit, en apparence, un passage qui donne une vision plutôt exigeante et dure de Dieu. Alors que les lectures, en général, nous parlent justement des promesses, nous invitent à entrer et marcher à la lumière du Seigneur et nous rassurent quant au fait que Dieu accomplit ce qu’il dit.

En effet, dans l’évangile nous sommes au cœur même du discours du Christ sur « la fin des temps » et le retour du Fils de l’Homme. Mais le Seigneur ne dit pas cela pour faire peur ni pour créer la division. Rappelons-nous, toute Parole du Christ est une Bonne Nouvelle. Une parole de Vie ! Lorsque Jésus prend comme image la mort inattendue aux temps de Noé et le danger du vol d’une maison en pleine nuit, en passant par le fait que certains seront sauvés et d’autres laissés, il nous met en face de trois réalités importantes de notre vie humaine et spirituelle. 1/ la mort, comme lieu de prise de conscience ; 2/ l’oubli ou la recherche de ce qui est essentiel ; 3/ notre responsabilité de disciples et de croyants.

La première réalité : la mort comme lieu de prise de conscience, nous est donnée par le lien que fait Jésus entre ce qui se passera lors de son retour et ce qui s’est passé aux temps de Noé. C’est plutôt un rappel qu’il nous fait pour nous dire que parfois nous attendons la dernière minute pour nous rendre compte que nous n’avons pas assez vécu et fait le bien, ou que nous n’avons pas assez pris le temps pour aimer et se donner… alors que la vie s’offre à nous, généreusement, avec ses défis certes, mais elle s’offre à nous pour que nous puissions la vivre pleinement. De ce manque de « conscience de la vie » découle le fait que parfois et bien souvent nous oublions ce qui est essentiel, c’est donc la deuxième réalité. Nous nous laissons prendre par les soucis quotidiens ou par les joies quotidiennes… et nous oublions de donner une place à Dieu dans notre vie. Pire, nous pouvons faire comme s’il n’existait pas ! Comme l’humanité aux temps de Noé, ou aux temps qui sont les autres. En s’éloignant donc de ce qui est essentiel nous oublions ou refusons notre responsabilité qu’est cette d’être porteurs de Vie, mais pas n’importe laquelle, la vie même de Dieu et en Dieu. Ainsi le Seigneur nous invite à « veillez », c’est-à-dire, à prendre le temps de vivre, avec Lui et en Eglise dans le monde, ce qui est essentiel. Ne pas nous laisser égarer par ce qui est éphémère ou futile. Mais « marcher à sa Lumière ».

Et quel rapport entre tout cela et le fait que certains seront pris, d’autres laissés ? Il ne s’agit pas du fait que Dieu fera un choix aléatoire… mais c’est plutôt une mise en garde pour nous rappeler qu’Il n’agit pas de manière désincarnée mais plutôt dans le cœur même de ce qui fait notre vie quotidienne. Parce que c’est là qui survient la question décisive : celle de l’amour d’un Dieu qui se donne! Et ce n’est qu’à la lumière de cet instant que notre vie prend ou non tout son sens ! Parce que nous serons appelés à choisir librement. Choisir ce Dieu qui se fait proche, et agir en conséquence ; ou vivre comme s’il n’existait pas ! Voilà ce qui peut être pour nous le temps de l’avent : le temps pour retrouver le sens ! Celui de notre vie, de notre appel, de notre appartenance, de notre humanité ! Le sens qui fait de nous des disciples-missionnaires porteurs de Vie ! Le voulons-nous ?

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