15 Janvier 2023
La liturgie de la parole de ce jour nous adresse deux invitations : la première, l’invitation à la sainteté ; et la deuxième, l’invitation à reconnaitre le Christ comme « l’agneau de Dieu », celui qui enlève les péchés du monde, le Fils de Dieu, Dieu lui-même.
Les deux invitations débouchent sur notre mission première : rendre témoignage, qui ne peut avoir lieu que lorsque nous nous rendons disponibles à l’Esprit Saint et l’accueillons dans notre vie.
Dès la première lecture nous sommes interpelés par la place que le Seigneur nous donne dans le monde, celle d’être lumière. Le Christ nous dira ailleurs dans l’évangile « vous êtes la lumière du monde… » Et être lumière ce n’est pas être le centre, mais être signe. Signe de quelqu’un qui nous regarde avec bonté et bienveillance. Signe de quelqu’un qui nous accueille avec tendresse. Signe de Jésus, l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde. Si nous nous mettons devant le Christ avec confiance parce qu’il nous regarde sans nous juger, nous pouvons alors comprendre et entendre cet appel à la sainteté dont nous parle Paul. De la même manière qu’être lumière ce n’est pas être le centre, arpenter les chemins de la sainteté ce n’est pas devenir le juge de la morale et des bonnes manières, mais manifester par notre vie (par le témoignage) comment le Christ nous transforme et comment nous nous laissons transformer par lui. Aujourd’hui j’ai lu une phrase dite par le pape François en 2016, il disait ceci « il n’y a pas de saint sans un passé et il n’y a pas de pécheur sans avenir. » Autrement dit, nous avons tous traversé (et traversons toujours) notre vie en affrontant nos fragilités, ce qui nous empêche d’aimer, ce qui nous fait oublier que nous sommes appelés à être bons et à faire le bien ! Et dans ce chemin qu’est le nôtre, l’Eglise s’enrichit car elle n’est pas un rassemblement de gens parfaits, mais le pèlerinage de disciples qui sont en chemin. De disciples qui sont appelés à être « lumière du monde » et à être saints.
En ce temps ordinaire qui nous plonge dans les évènements « ordinaires » de la vie du Christ, nous sommes interpelés à garder les yeux fixés sur lui. Lui seul peut nous aider à avancer sur ce chemin, ce chemin que nous sommes invités à parcourir ensemble ! Et c’est le témoignage qui ressort de notre vie qui pourra nous aider les uns les autres à avancer. En accueillant nos limites et fragilités, en nous laissant guider par l’Esprit, en devenant ce pourquoi nous sommes ici : disciples du Christ, lumière du monde !
Nous pourrions nous questionner chacun sur notre capacité à être lumière. Notre capacité à rendre témoignage de la présence du Christ dans nos vies. Cela n’est pas vraiment aisé de le faire. Assumer le Christ c’est assumer que nous avons une appartenance et que nous sommes ses amis. Assumer le Christ dans nos vies c’est lui rendre naturel dans notre quotidien. Témoigner du Christ c’est oser quitter nos petites zones de conforts et nous laisser guider par son Esprit. Et ce questionnement englobe toute notre vie : à la maison, au travail, à la paroisse… et notre témoignage nous permet de nous questionner sur quel genre d’ami, père, mère, paroissien… sommes-nous. De ceux qui ne veulent que recevoir ou de ceux qui veulent se donner ? Comment voulons-nous assumer le Christ dans notre vie ? Il se présente à chacun de nous, comme il s’est présenté à Jean Baptiste. Voulons-nous le reconnaître ?
Photo: Nicolas PIANFETTI