Homélie du 28ème dimanche du Temps Ordinaire | Année A | 2023

Comment avez-vous vécu la semaine qui vient de s’écouler ? Quelles ont étaient les joies ? Et peut être, quelles ont étaient les peines ou les difficultés que vous avez vécu ? Et si vous avez traversé de difficultés, qu’est-ce que vous a permis de tenir bon ? Nous pouvons parfois nous contenter de nourrir notre vie quotidienne et notre foi de manière intellectuelle et nous oublions de descendre jusqu’au lieu de la relation la plus profonde, notre cœur. Ce lieu où tout se passe et où tout se joue ! Et si pour nous ce n’est que « le lieu des sentiments » dans la Bible c’est le siège de l’intelligence. Mais pas celle du savoir, celle de l’être. Et pourquoi je vous dis cela, parce que dans notre relation avec Dieu c’est au plus profond du cœur qui s’incarne ses promesses et nous fait entrer dans l’Espérance. C’est bien cela que nous voyons émerger dans cette première lecture. Belle et profonde. Toutes ses promesses que Dieu nous fait à travers le prophète viennent s’encrer au plus profond de nous-mêmes pour nous permettre d’entrer dans une relation vraie, filiale et pleine d’espérance envers Dieu, la vie, et nous-mêmes. C’est la promesse de VIE ! Cette vie qui est célébrée chaque fois que nous nous rendons compte qu’elle veut la peine, même si parfois elle est voilée par la souffrance, les difficultés et les défis qui s’imposent à nous !

Cette vie qui est le signe du Royaume de Dieu. Tel l’évangile que nous avons entendu. Ici, nous sommes obligés de fournir un effort pour ne pas être attirés seulement vers le côté ténébreux et à priori méchant du Roi qui invite aux noces ! C’est notre penchant naturel et voir d’abord ce qui ne va pas. Mais si jamais nous décidions de voir cette parabole à travers un point de vue positif ? Nous pourrions commencer par nous dire que ce qui nous attend dans le Royaume de Dieu c’est en réalité une grande et belle fête ! Telle une fête de mariage ! Et qui parmi nous serait fou de dire qu’une fête de mariage n’est pas quelque chose de bon ? Le Royaume des cieux, si nous croyons aux paroles de Jésus, est une fête ! Une fête à laquelle chacun de nous est invité ! Et nous sommes invités pour être en relation avec lui. C’est peut-être cela qui a fait que le roi mette dehors celui qui ne portait pas les vêtements de noces : son refus d’entrer en relation, manifesté par le silence.

La question c’est : est-ce que nous avons envie d’y aller ? Est-ce qu’une fête est une priorité ou avons-nous de choses plus importantes à faire ?

Mais concrètement, comment pouvons-nous incarner cette parole dans notre vie quotidienne ? Quelle est cette fête à laquelle nous sommes invités ? Bien sûr, nous pensons tout de suite à l’Eucharistie, fête pendant laquelle le Christ se donne en nourriture par sa Parole et par le Pain offerts. Mais encore une fois, cela peut rester encore parfois « trop personnel ». Alors que l’Eucharistie nous envoie en mission, nous demande de nous ouvrir, d’ouvrir les portes de notre cœur. Cette fête, cette célébration, devient alors, nos relations. Les lieux où la Parole de Dieu peut s’incarner en actes de charité. Il se donne pour que nous nous donnions.

Ainsi, le Royaume de Dieu est comparable à un peuple qui entend, accueille et met en œuvre l’appel de Dieu qui repose sur Lui. Un appel personnel et communautaire. Cet appel qui nous permet de nous mettre en marche. Quels appels nous sont adressés aujourd’hui, concrètement, vraiment ? Dans notre famille, notre lieu de travail, en nous-mêmes, dans notre communauté paroissiale ? Quels sont les appels que nous sommes invités à répondre pour que notre existence puisse ressembler à ce Royaume de Dieu qui est comparable à une fête de noces ? Et tout cela se joue au cœur même de ce qui fait notre vie de tous les jours : les relations ! C’est là où nous pouvons vivre cette Parole qui veut s’incarner, c’est là que nous pouvons entrer dans le concret de l’Espérance. C’est là que nous sommes des disciples de celui qui a épousé notre humanité. Il y a sur chacun de nous, une promesse de Vie qui nous dépasse ! Et cette promesse ne peut s’accomplir que si nous acceptons vraiment l’appel de ce Dieu qui se met en route avec nous. D’aller à la rencontre, de quitter nos peurs, et devenir, véritablement, disciples-missionnaires de ce Jésus qui nous envoie aux croisés des chemins, non pour donner des leçons, mais pour apporter l’Espérance aux cœurs fatigués !