Homélie du 26ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2024

Lorsque j’ai lu les textes de ce dimanche, une expression dans l’évangile m’a particulièrement touché car elle nous permet de comprendre, non seulement, ce que Jésus dit à ses disciples, mais aussi, elle résume ce que se passe avec Moïse et ce qui nous est dit par saint Jacques. Il s’agit de l’expression « au nom de votre appartenance au Christ… »

Pour nous qui sommes ici aujourd’hui, tout se joue là-dessus : « au nom de notre appartenance au Christ. » Tout d’abord, nous ne pouvons pas nous dire chrétiens si nous n’avons pas cette certitude que, par notre baptême, nous appartenons au Christ, et en appartenant au Christ, appartenir à un Corps, à une communauté.

Si chacun de 70 anciens reçoivent une part de l’Esprit, dans la première lecture, c’est parce qu’ils appartiennent au peuple de l’Alliance. Et le choix de Dieu de faire reposer sur eux l’Esprit va au-delà de ceux qui étaient auprès de Moïse ; en effet, deux qui sont restés au camp, reçoivent une part du même Esprit. Pour nous signifier que le Seigneur va au-delà de nos paramètres bien calculés. Et c’est bien cela qui va être montrée dans l’évangile.

Lorsque les disciples viennent dire que certains, qui ne sont pas du cercle proche, expulsent des démons au nom de Jésus. La réaction des disciples est celle de les empêcher. Et Jésus va retourner la situation et amener les disciples plus loin dans la compréhension de l’appartenance qu’ils sont invités à vivre. Il dira « celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. » Il est entrain de révéler à ses disciples qu’en dehors de la communauté il peut y avoir ceux qui agissent bien et qui font le bien au nom de Jésus. Et lorsque Jésus parle de « celui qui est un scandale, une occasion de chute », il révèle qu’il peut y avoir dans la communauté ceux dont le sentiment d’appartenance n’est pas ancré ni solide et qui n’ont jamais véritablement rencontré le vrai visage du Christ, et ceux-là, donnent du mauvais fruit.

Ainsi, si lorsqu’au nom de Jésus, quelqu’un fait quelque chose de bon, il témoigne de l’amour de Dieu ; au contraire, quelqu’un qui se dit disciple, donc, appartenant à la communauté, lorsqu’il fait quelque chose de mauvais, il blesse l’image de Dieu, il blesse la communauté. Et c’est là où Jésus veut en venir : si nous sommes ses disciples, si nous professons son nom et appartenons à son Corps, nous sommes appelés à donner le témoignage de cette appartenance, en faisant le bien, en vivant la charité (ce qui ne font pas les riches à qui saint Jacques s’adresse), en étant, véritablement, image du Christ auprès de ceux qui sont autour de nous. Nous comprenons alors que Jésus ne fait pas l’apologie à la mutilation, mais il rappelle à ses disciples que tout mal doit être coupé à la racine, et qu’appartenir à Lui, au Christ, c’est faire, en son nom, le bien. C’est être porteur de vie !