Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le 25ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2024

Je voudrais que nous nous questionnions ce matin sur ce qui donne le sens profond de notre existence. Nous sommes tous témoins que nous traversons, parfois, des moments de difficultés, des doutes, des moments où nous avons l’impression que les épreuves n’en finissent pas. A ces moments-là, qu’est-ce qui donne le sens profond de notre existence ? Je crois que c’est bien de cela dont parle la liturgie de ce dimanche. Et je vous donne tout de suite la réponse : ce qui donne le sens profond de notre existence c’est la passion, mort et résurrection de Jésus, autrement dit, le fait que Dieu traverse notre existence. Les textes que nous avons entendus, nous exposent cela.

Le juste de la première lecture ne pourra endurer tout ce mal que parce qu’il sait que Dieu les traverse avec lui. Saint Jacques, dans la deuxième lecture, nous affirme que le remède contre tout ce qui divise la communauté est justement fruit de cette « sagesse qui vient d’en haut ». Et Jésus, dans l’évangile, prend le temps d’expliquer à ses disciples que rien ne peut changer dans leur vie si leur seul but est le désir de puissance et la volonté d’être les « premiers ».

L’évangéliste nous dit que « Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il les enseignait. » Il les enseignait quoi ? Il leur livrait son destin, à priori dramatique : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Et nous sommes, de suite, témoins d’une réalité humaine des plus communes : la peur. Et comme ils ont eu peur, ils n’ont pas osé poser de question. A la place, ils ont discuté sur qui était le plus grand ! Jésus leur livre son cœur, il partage ce qu’il y a de plus intime, ce qui donnera le sens profond de leur existence, et les disciples cherchaient à savoir qui était le plus grand ! Parce que face à l’incompréhension, bien souvent, nous prenons la fuite, et passons vite à autre chose. Mais ce que Jésus disait était essentielle pour la suite, pour leur vie de disciples et de témoins, ce que Jésus leur disait, était essentiel pour nous. Et par un geste, un seul, après avoir demandé de quoi ils discutaient en chemin, par un geste, Jésus nous montre ce qui est essentiel : « S’étant assis, Jésus appela les Douze… » Et voilà un contraste qui nous oblige à descendre notre regard : alors que les disciples étaient soucieux de savoir qui était le plus grand, Jésus, pour leur enseigner, s’assoit ! Il prend le temps par des gestes et des mots pour qu’ils comprennent bien que la logique de Dieu n’est pas la notre, et que pour lui, celui qui veut être le premier doit être le serviteur de tous. Et l’image de l’enfant que Jésus accueille va encore plus loin : par-là, il s’identifie lui-même à ceux qui sont exclus, qui sont les derniers selon la sagesse humaine. Et nous remet au cœur de la sagesse divine qui nous révèle que c’est par la capacité que nous avons de nous accueillir les uns les autres, surtout les plus fragiles, que Dieu se fait présent.

Nous sommes les Douze des temps présents. Nous sommes ses disciples qui cheminent avec le Seigneur et que parfois oublions l’essentiel. Nous sommes ses Douze qui se questionnent parfois sur « qui est le plus grand » … mais nous sommes aussi ses Douze à qui le Seigneur dit : asseyez-vous avec moi. Et nous enseigne que le don qu’il nous a fait de sa propre vie, que la promesse de la résurrection et l’appel qu’il adresse à chacun de nous, est ce qui doit faire le fondement de notre traversée. Ce mystère que nous ne comprenons pas toujours, de la mort et la résurrection du Christ, nous donne la force dont nous avons besoin pour avancer, pour nous accueillir, pour aimer, pour nous donner et pour témoigner de combien le Christ transforme notre vie. Que notre communauté paroissiale, que notre famille paroissiale, donc, que chacun de nous, puisse avoir toujours dans le cœur cette certitude : Jésus traverse avec nous notre histoire et pour plus qu’elle soit parfois difficile, nous sommes comme ses Douze à qui Jésus a révélé en premier les secrets de son cœur. Et comme les Douze, nous sommes appelés à prendre notre véritable place : celle du serviteur, qui aime Dieu et son prochain.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :