6 Octobre 2024
Hier après-midi, ici même dans cette église, un couple a reçu le sacrement de mariage. Je leur disais que chacun de nous, de manière consciente ou inconsciente, nous demandons à un moment de notre vie quel est le sens de notre existence. Et les lectures d’aujourd’hui nous parlent un peu de cela : les liens profonds et vrais qui permettent à notre vie de trouver un sens.
La première lecture commence par cette belle formule : « il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Nous pourrions nous demander si Dieu est-il en train de dire qu’il n’est pas bon d’être célibataire ? Bien sûr que non. Et pourquoi ? Parce que la figure de l’homme et de la femme, dans la Genèse, représentent l’humanité. Et donc, cette réalité qui est propre à l’être humain : la capacité d’être en relation. D’avoir un vis-à-vis. Face donc au constat que l’homme ne s’est pas senti comblé par la Création, Dieu décide de lui créer « une aide qui lui correspondra », la femme, pour lui donner la possibilité d’avoir un vis-à-vis capable de lui dire qui il est et d’être en collaboration avec lui. Parmi les éléments donnés par ce passage, l’un d’entre eux est le lien établi par le mariage. Ce qui est majestueux dans ce passage c’est que l’homme sait d’où vient la femme, mais il ne sait comment elle a été créée car Dieu « fit tomber sur lui un profond sommeil. » De la même manière, nous savons qui est l’autre, mais l’autre demeure un merveilleux mystère, qui ne peut se dévoiler qu’au cœur d’une relation réciproque.
Lorsque nous nous tournons vers l’évangile, nous voyons que Jésus reprend bien la finale de la première lecture pour répondre à la question piège des pharisiens, en y ajoutant « au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. » Et il continue : « à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. » Jésus leur rappelle le projet initial de Dieu. Et face au piège des pharisiens, Jésus leur pose une autre question : « Que vous a prescrit Moïse ? » Pour leur montrer qu’il y a une asymétrie entre le projet initial de Dieu et ce que l’homme est capable d’accomplir.
Nous connaissons bien, par notre propre histoire de vie, que certaines choses ne prennent pas la tournure que nous voulons. Et que notre appel est de tendre le plus possible vers ce projet initial de Dieu pour nous, et si, par les aléas de la vie, nous n’y arrivons pas, Jésus nous rappelle que le Royaume de Cieux à ceux qui ressemble aux enfants. C’est-à-dire, à ceux qui savent laisser à Dieu la place qu’est la sienne. A ceux qui sont capables de voir ce qui est essentiel. Sans se dédouaner de sa responsabilité ni de l’exigence que nous devons avoir. Mais le Seigneur vient « au secours de notre faiblesse » pour nous rappeler que la loi de l’amour est la loi du don qui se donne jusqu’au bout. Quel est donc ce sens qui vient combler notre vie ? Celui du don de soi, à l’autre. Aux autres.
Nous pouvons aussi voir dans les lectures d’aujourd’hui une invitation à prendre soin des liens qui nous unissent. A approfondir les liens d’amour qui viennent donner du sens à notre vie. Et ainsi, que nous puissions alors regarder notre vie avec Espérance pour recevoir les dons que le Seigneur veut nous accorder au sein de ce que nous vivons.