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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le 33ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2024


La tension eschatologique des lectures de ce dimanche nous ramène à la fois à une  attente et espérance typique des fins de cycles et la crainte/peur de l'inconnu. En effet, nous sommes presque arrivés à la fin de notre année liturgique, et les lectures, avec cette notion de « fin des temps » nous indiquent que quelque chose de nouveau nous attend.

 

Il est vrai que ce qui nous est donné à contempler aujourd’hui peut nous faire peur, si nous l’entendons dans une perspective seulement humaine ; mais si nous avons, au contraire, comme toile de fond une perspective christologique, c’est-à-dire, fondée sur le Christ, nous pouvons alors entrer dans l’Espérance. Et comment ? Parce que Jésus nous donne la certitude que sa parole ne passera pas, et sa Parole est Parole de Vie ! Nous savons qu’après Jésus, sa mort et résurrection, la vie a pris le dessus et nous avons quitté la logique du désespoir pour entrer dans une logique de l’espérance. Et le caractère mystérieux qui entoure la question de la fin des temps et du jugement dernier ne doit pas nous effrayer mais être pour nous un moteur pour nous mettre au service du Seigneur, pour pratiquer véritablement la charité et pour nous tourner vers ceux et celles qui comptent sur nous. 

 

La question de la fin des temps peut aussi nous saisir lorsque nous sommes témoins de toutes ses injustices qui nous entourent. Et pour beaucoup, chaque jour est une fin en soi tellement la vie peut être dure. Mais c’est souvent sur les visages de ceux-là mêmes, qui sont comptés pour rien, que l’espérance brille davantage. C’est sur les visages de ceux qui n’ont rien et qui découvrent que malgré tout, il y a des raisons d’espérer, que nous pouvons être témoins de l’action discrète de Dieu.


Je me souviens du témoignage de cette femme, échouée au large de la méditerranée, fuyant la violence, la mise en esclavage et la faim. Elle a tout perdu. Et sans rien savoir de ce qui allait se passer, lorsqu’une journaliste lui demande, en voyant la côte italienne : « et maintenant, qu’est-ce qui va se passer ? » Cette femme affaiblie par la traversée, lui répond avec un regard tendre : « maintenant, avec la grâce de Dieu, tout ira bien. » Pour elle, quelques heures auparavant, c’était la fin. Mais le sauvetage lui avait donné une nouvelle raison d’espérer et sa foi en un Dieu qui est présent malgré tout, lui a permise de regarder l’horizon de sa vie avec espérance. Alors qu’elle avait, humainement parlant, toutes les raisons de ne plus croire. 

 

Comme je disais, nous sommes au terme d’un cycle liturgique, un nouveau cycle va bientôt se présenter. Nous ne savons pas quand le Christ reviendra, et j’espère que nous avons cette foi au retour du Christ. Mais en attendant son retour, que faisons-nous ? En attendant son retour nous pouvons mettre à l’œuvre la capacité incroyable que nous avons de transformer notre quotidien avec des gestes concrets d’amour et d’amitié. En attendant son retour, nous pouvons nous laisser inspirer par ceux qui n’ont rien, au regard du monde, mais qui ont découvert le plus grand des trésors : l’Espérance qui mène à la vie et qui crée la vie ! Car pour ceux qui suivent le Christ un cycle ne finit jamais sur lui-même mais il ouvre un autre pour que d’autres possibilités de vie, de gestes concrets d’amour et de transformations puissent exister. Car ce que nous attendons ce n’est pas destruction du monde, mais notre rencontre définitive avec celui qui donne sens à notre vie : Jésus.

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