homélies et autres réflexions
8 Décembre 2024
Nous avons commencé, dimanche dernier, notre voyage avec les Mages vers le lieu de la Rencontre. Notre premier temps d’arrêt était sous le signe de la vigilance ; aujourd’hui, dans ce deuxième arrêt, nous voilà sous le signe de la préparation. Nous rencontrons à cet arrêt la figure de Jean Baptiste. Celui à qui la Parole de Dieu fut adressée. « Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur. » Si la vigilance est, sur la route, une invitation à être attentifs aux actes concrets de Dieu dans notre quotidien, la préparation à laquelle nous sommes invités est un appel à disposer nos cœurs pour entendre la Parole de Dieu qui transforme notre vie.
Pour préparer un long voyage il faut du temps pour choisir ce dont nous allons avoir besoin. Réfléchir, calculer, mesurer. Ce voyage que nous vivons pour aller à la Rencontre du Seigneur, lui aussi a besoin d’être préparé. Et cette préparation consiste « à discerner ce qui est important. » Et qu’est-ce qui est important ? Ce qui nous mène vers la vie, vers la vraie vie !
Revenons à ce que dit le prophète: «voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur.» Nous sommes sur un chemin et en même temps, nous pourrions dire que nous sommes ce chemin dans lequel le Seigneur vient se promener. Nous sommes cette terre à laquelle le Seigneur vient rendre visite. Et si cette invitation à « préparer le chemin du Seigneur » n’était-elle pas, en réalité, une invitation à préparer notre cœur, notre vie, pour Le recevoir ? Et si « les passages tortueux » devenus droits, n’étaient-ils pas, en réalité, tous ces désirs désordonnés qui envahissent nos cœurs et qui retrouvent la bonne direction ? Et si « toute montagne et toute colline » qui se sont abaissées, n’étaient-elles pas notre orgueil et volonté de puissance qui avaient donné place à l’humilité et retrouvé ce qui essentiel dans la vie, car « tout ravin comblé » peut être notre soif d’amour, du véritable amour, qui serait enfin rassasié.
Nous sommes ce chemin par lequel le Seigneur vient. Nous sommes ce chemin qu’il vient rendre fécond. Une seule chose nous est nécessaire : permettre au Seigneur de cheminer avec nous.
Nous sommes invités à préparer le chemin du Seigneur, et ce n’est pas seulement pour apprendre ce qu’il désire, ni avoir une grande connaissance des choses, préparer le chemin du Seigneur c’est avoir l’audace de nous regarder avec honnêteté et nous reconnaître nécessiteux de son amour, de sa présence, de son amitié. Et à l’image de la préparation d’un long voyage, nous devons choisir pour la route ce qui est essentiel, ce dont nous aurons véritablement besoin. Parfois nous apporterons trop de choses, qui vont nous encombrer, mais n’oublions pas que ce chemin est mouvement, et que nous pouvons toujours rechoisir. Nous voilà au second arrêt avec les Mages, nous voilà à la préparation sérieuse de ce que nous voulons vivre. La grande question que nous pouvons nous poser est justement celle-là : qu’est-ce que je veux vivre ? Comment je veux traverser ce chemin qu’est ma vie ? Quel est le sens profond que je mets dans ce que je vis ? Comment je prépare mon cœur, où le Seigneur veut venir se promener, pour recevoir sa visite ? Tendons notre oreille et écoutons la « voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur. »