Homélie pour le 3ème dimanche de l’Avent | Année C | 2024.25

Nous arrivons au troisième arrêt dans notre voyage avec les mages vers la Grande Rencontre. Si au premier arrêt nous avons été invités à la vigilance, et au deuxième, à la préparation de notre cœur pour la rencontre, dans celui-ci, nous sommes exhortés à témoigner.

Et que signifie témoigner ? Il y a plusieurs sens pour ce mot car il y a plusieurs manières d’être témoin. Mais pour nous, disciples de Jésus, être témoin ce n’est pas seulement faire le constat de quelque chose, ou raconter une histoire. Pour nous, témoigner, c’est rendre présent notre propre identité, notre propre histoire. C’est être une partie de cette histoire.

Ce chemin que nous avons entrepris ensemble n’est pas un chemin anodin. Il est celui même de notre vie, de notre existence. Nous sommes ce chemin par lequel le Seigneur veut passer. Et lorsque le Seigneur passe, lorsque nous le laissons traverser notre vie, il y laisse toujours des marques, ces marques de son passage qui transforment notre existence. Et la marque la plus évidente est celle de la joie ! Voilà quel doit être notre témoignage : nous sommes appelés à être témoins de la joie ! Mais quelle joie ? Il ne s’agit pas d’une espèce de surexcitation qui maquille la réalité. Mais de la seule et véritable joie qui peut remplir notre cœur ; celle qui est le fruit de cette rencontre et de la certitude que le Seigneur est avec nous. « Pousse de cris de joie (…) car le Seigneur ton Dieu est en toi. » Elle est là la raison de notre témoignage et la source de notre joie : le Seigneur notre Dieu est en nous, il est avec nous !

Regardons notre vie, notre chemin personnel à chacun : où se trouve notre joie ? Ou pour le dire autrement, qu’est-ce qui nous donne la joie ? Un sourire de quelqu’un que nous aimons, un geste de bonté d’un inconnu, un beau lever de soleil, la neige, la pluie, le soleil… tout cela peut nous rendre joyeux, mais tout cela reste extérieur à nous. La joie devient témoignage lorsqu’elle vient de l’intérieur de nous-mêmes, signe de cette certitude que le Seigneur est en nous, qu’il chemine avec nous ! Et comment savoir si cette joie est authentique ? Lorsqu’elle ne reste pas indifférente aux besoins de l’autre. Lorsqu’elle est fondée sur le don et le partage. Lorsqu’elle n’est pas un prétexte pour ne pas voir la réalité telle qu’elle est, car la joie chrétienne ne nous empêche pas de pleurer, ni de souffrir, ni d’être éprouvés. Mais elle nous fait entrer dans une dynamique de vie qui transforme et nous donne de la force pour traverser tout cela!

Le monde a besoin de notre témoignage. Non comme une espèce de leçon de morale. Mais il a besoin que nous témoignions de cette véritable joie, cette joie authentique qui nous permet d’entrer dans l’Espérance. Et lorsque nous sommes dans cette joie authentique qui naît de la rencontre avec le Christ, nous sommes alors capables d’accueillir aussi les aléas de la vie, et de traverser les épreuves et difficultés avec la certitude que le Seigneur est avec nous ! Vigilance, préparation, témoignage ! Voilà nos trois premiers temps d’arrêt sur ce voyage. Continuons notre marche, traçons notre route et que les prochains jours puissent être pour nous l’occasion de témoigner de notre joie authentique de se savoir accompagnés par Celui qui nous donne la vie, la force et qui est la source de notre joie.