homélies et autres réflexions
22 Décembre 2024
Il y a quatre semaines nous avons pris la route avec ceux qui savaient lire les étoiles. Chemin faisant, nous nous sommes arrêtés quelques fois pour reprendre nos forces. Nous avons été invités à reconnaître l’action de Dieu dans le concret de notre vie, avec l’appel à la vigilance. Un peu plus loin, nous avons compris que tout voyage nécessite une préparation pour accueillir ce qui est essentiel. Ensuite, c’est le témoignage qui a été pour nous une raison de nous arrêter. Le témoignage de la joie, celle qui nous permet de retrouver le sens de notre chemin avec le Seigneur. Et toutes ses étapes nous mènent à celle d’aujourd’hui : le service !
Lorsque nous lisons dans l’évangile que « Marie se rendit avec empressement vers la région montagneuse » pour prendre soin de sa cousine, Elisabeth, nous avons ici la démonstration pratique que vivre notre foi est un exercice constant du passage de la contemplation à l’action. Mais cette action ne peut trouver un vrai sens et fondement, que dans la contemplation, c’est-à-dire, la relation intime avec Dieu. Si Marie est partit avec « empressement » ce n’est pas simplement parce qu’elle a su que sa cousine était enceinte, mais son empressement est le fruit de la charité qui habitait son cœur, cette charité, cet amour, qui était lui-même fruit de sa relation avec son Seigneur. Et tout prend sens à ce moment précis où notre relation intime avec notre Seigneur s’enracine dans nos relations les uns avec les autres.
Se mettre au service c’est le mouvement naturel de l’amour. Parce que l’amour se donne ! Dieu lui-même, source de tout amour, s’est fait don, s’est fait serviteur pour relever notre humanité, l’aimer, la prendre avec lui et la transformer.
Le Seigneur ne nous demande pas d’être de « super chrétiens » ni quoi que ce soit d’autre de « super », ce qu’il nous demande c’est justement d’accueillir notre propre humanité et la lui offrir pour que notre cœur soit transformé par son amour. Lui, notre Seigneur, connaît notre fragilité, il connait nos manquements, et il ne nous aime pas malgré tout cela, il nous aime avec tout cela, pour que nous puissions comprendre que là où nos forces peuvent manquer, la charité peut tout combler, par un simple geste, une petite décision : celle du don de nous-mêmes.
Nous sommes invités à nous mettre au service, de Dieu, de l’humanité, de nos frères et sœurs. Et l’exemple de Marie nous fait comprendre que ce service va au-delà du matériel. Il est aussi présence, face à face. Combien de personnes, y compris parmi nous, n’affronte-t-elles pas la solitude, par exemple ? Être au service c’est alors pouvoir faire tomber les barrières de l’individualisme, c’est aller, avec empressement, à la rencontre de ceux qui ont besoin d’un signe concret de la présence de Dieu dans leur vie, et bien souvent, le Seigneur passe par nous pour être ses signes.
Nous allons bientôt vivre la Grande Rencontre avec celui qui vient nous visiter. En quoi cette rencontre, cette année, sera différente des autres ? Elle peut l’être si notre cœur se rend disponible, si notre amour prend la forme des actes concrets, fondé sur l’AMOUR de celui qui nous a aimé le premier et qui nous appelle au service pour que chaque cœur puisse faire l’expérience de la rencontre qui transforme.